Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Naître Chez Soi
  • : Ce site est la vitrine du collectif Naître Chez Soi qui défend la liberté d'enfanter à domicile en Fance, accompagné par le professionnel de santé de votre choix.
  • Contact

Rechercher

7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 09:52
Article de LADEPECHE.fr
http://www.ladepeche.fr/article/2008/07/07/463033-Le-boom-des-accouchements-a-domicile.html

 Évelyne Lheureux est une des rares sages-femmes à accompagner des futures mamans tout au long de leur grossesse jusqu'au jour «J».

Marion a fait le choix d'accoucher chez elle pour son deuxième enfant, un garçon.
 Le terme est fixé au 8 septembre. Une décision mûrement réfléchie qui s'est imposée comme une évidence : « Mon mari et moi ne voyons pas la nécessité de surmédicaliser un acte physiologique, de traiter un accouchement comme une intervention, alitée, sous perfusion, des capteurs sur le ventre alors que l'enfantement est un acte naturel.
Ma première expérience s'est bien passée. Mais elle ne m'a pas apporté les grandes joies d'un accouchement tel qu'on peut l'entendre ». C'est aussi pour ne pas éloigner sa fille de cet événement familial qu'elle a pris cette voie. « Elle veut être là. Je lui explique que je risque de pleurer, crier, souffrir, pour ne pas qu'elle s'inquiète ». Marion parle d'une démarche personnelle qui ne peut s'appliquer qu'à une grossesse sans difficultés.


Évelyne Lheureux, une des rares sages-femmes à accompagner les parturientes dans leurs projets, veille sur elle. « À l'exception des échographies réalisées par mon gynécologue, je la vois tous les mois pour le suivi et la préparation. Elle réalise un dopler fœtal, a recours à l'haptonomie ».
Cette jeune Agenaise de 27 ans confie que son obstétricien n'était pas favorable à l'idée : « La sécurité a été l'argument invoqué ».

Le jour « J », quand le travail aura commencé, elle appellera sa bonne fée : « C'est un pacte entre nous ». Marion vit à la campagne, à vingt minutes de la clinique si nécessaire. « Ce sera pour moi une présence plus rassurante que médicale jusqu'à l'expulsion. Le papa ne sera pas chargé que du brumisateur. On l'investit beaucoup. Il devient un acteur fort de la naissance ».
Comme Marion, des femmes sont nombreuses à solliciter Évelyne qui met au monde jusqu'à 20 bébés par an. Cette dame maternante à souhait a grandi à la Martinique. Elle qui voulait être pédiatre au départ, mère de cinq enfants pourtant tous nés par césarienne, a intégré une école de sages-femmes en métropole. « Il faut que la naissance d'un enfant reste un bon souvenir ».
C'est en 1996 qu'elle commence à répondre à la demande de femmes enceintes, non sans une certaine appréhension : « Les décès en couches font partie de l'inconscient collectif. L'accouchement est un moment intense » et puis, au fil du temps, l'expérience vient à bout des craintes : « Un symptôme n'arrive jamais par hasard ». Cette professionnelle a recours à la fascia thérapie manuelle pour apaiser les tissus conjonctifs. « Le travail se fait à trois avec le papa à qui j'apprends à entrer en relation avec le bébé. Au moindre signe suspect dénotant une pathologie, je réoriente vers la clinique ». Idem le jour de l'accouchement si les choses se compliquent, Évelyne sait se montrer ferme.
Avec Christa à Bazens, elles sont deux à pratiquer des naissances à domicile. « Pendant longtemps, il y a eu sur Marmande Cécile et Farida qui a beaucoup milité pour le respect de la femme ».


www.femmes-sagesfemmes.org

Partager cet article
Repost0
10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 22:03
Moeurs : Comment naître autrement


Extraits choisis


"La naissance n’est pas seulement une affaire médicale, c’est ce que rappelle le professeur René Frydman, lui qui a passé sa vie à mettre la science au service de la procréation. La preuve, aux Pays-Bas, à trois heures de Paris, 30% des femmes accouchent à la maison"

"En filigrane de ce système qui représente le cauchemar des obstétriciens français, l’idée qu’une naissance « réussie », c’est un enfant et une mère en bonne santé, certes, mais c’est aussi un événement vécu en conscience, si possible dans l’intimité, et surtout pas délégué au corps médical. Un événement dont la douleur, quand elle est supportable, et aussi archaïque que cela puisse sembler à nos oreilles françaises, a sa fonction psychique et physiologique. « 

En intégralité sur ce lien


http://www.lepoint.fr/actualites-societe/comment-naitre-autrement/920/0/243811


 
 
Partager cet article
Repost0
6 mars 2008 4 06 /03 /mars /2008 22:09



Emission "la cigogne" consacrée à l’accouchement à domicile sur parenthèse radio.



http://www.parentheseradio.fr/-Sujet-du-jour-?id_article=170


Partager cet article
Repost0
28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 14:04

Naissance le 15 octobre 2007


Mercredi

11h : mal au bas du ventre. Serait-ce une contraction ? L'excitation commence à monter. Est-ce que ça serait le grand jour ? La suivante est 20 minutes plus tard. Chouette, ça commence !! Je dis à mon fils aîné que j'ai des contractions. Il sait ce que c'est, je lui avais expliqué avant qu'une contraction c'est quand le ventre se serre très fort pour aider le bébé à sortir.

Pour l'instant les contractions ne sont que toutes les 15/20 minutes. Elles sont faciles à prendre, ne durent que quelques secondes, et je n'ai même pas besoin de me mettre dans une position particulière pour les supporter.

Je continue à faire tout ce que j'aurais voulu ou prévu de faire avant la naissance : épilation, ménage, lessives et pliage de linge, rangement... etc...

Sur le créneau de midi, j'appelle mon mari au boulot pour lui dire que je commence à avoir des contractions. Je dois le tenir au courant dans l'après-midi.

Je continue à noter les heures des contractions, mais bizarre, elles restent toujours très éloignées toutes les 15/20 minutes, et très faciles à prendre.

Vers 16h, j'appelle Isabelle ma sage-femme qui viendra à la maison pour l'accouchement. Je lui dis ce qu'il se passe, je dois la rappeler vers 19h30/20h pour la tenir au courant.

Le reste de la journée continue, pas de changement, les contractions sont toujours aussi courtes, aussi espacées, et si peu douloureuses. Je commence à être déçue, zut, ça n'avance pas...

Mon mari rentre du boulot, du coup, on rediscute du prénom pour lequel on ne s'est pas encore décidé. Il passe une bonne partie de la soirée sur l'ordinateur, à faire des recherches sur les prénoms dans la liste « finale », et à regarder leur signification.

Pas de modification, les contractions sont toujours aussi éloignées et si courtes... J'appelle Isabelle pour la tenir au courant, elle me dit d'aller me coucher pas trop tard, que ça fera toujours ça de gagné si l'accouchement doit avoir lieu cette nuit.

Je couche mon fils aîné et avant d'aller nous aussi nous coucher, mon mari me prend en photo avec mon gros ventre (il ne l'avait pas encore fait de la grossesse...). Ensuite, on prépare tout ce qu'il faut si l'accouchement doit avoir lieu cette nuit (draps, couette pour après l'accouchement), et il fait un feu dans la cheminée pour que la cuisine soit bien chaude cette nuit.

Les contractions ne sont pas plus douloureuses qu'avant, toujours aussi espacées, on va se coucher....

Jeudi

Je me réveille en pleine forme, plus une seule contraction, j'ai bien dormi. Je suis un peu déçue, je pensais que l'accouchement aurait lieu cette nuit. Finalement, ça devait être un pré-travail. Au moins, ça nous aura permis de faire les derniers préparatifs et de choisir le prénom !

Lundi 15 octobre 2007

1h30 :

Je me réveille en pleine nuit, avec un mal de ventre. Chouette ! Enfin si c'est des « vraies » contractions... J'attends la suivante. 15 minutes plus tard, voilà une autre contraction. Elle dure plus longtemps que celles de mercredi, et fait un peu plus mal. Je reste encore une heure au lit, les contractions reviennent toutes les 10/15 minutes, je ne suis déjà plus très à l'aise allongée, il faut que je me lève. Je réveille mon mari et le préviens que c'est reparti, que les contractions durent plus longtemps et font plus mal que mercredi.

2h30 :

Du coup, il décide de se lever aussi, il va dans la cuisine, fait à nouveau un feu dans la cheminée, et puis finalement, retourne se reposer dans la banquette-lit qu'on a mis dans la cuisine. Les contractions font toujours aussi mal et sont assez longues, ça me rappelle vraiment les contractions que j'avais pour mon fils aîné, je suis super contente, c'est peut-être la bonne fois !! A chaque fois que j'ai une contraction, je vais noter l'heure, et en parallèle, je m'appuie penchée en avant sur les commodes Ikéa qu'on a dans la cuisine. Le temps passe, les contractions se rapprochent, elles doivent être toutes les 10 minutes, et surtout, elles sont régulières, c'est bon signe !

Je vais dans la salle de bains faire un peu de rangement (entre autres, les vêtements trop petits de mon fils aîné que je mets dans l'armoire), et je mets les vêtements pour le bébé dans la commode. Mine de rien, ça prend du temps de faire tout ça quand on s'arrête pour souffler à chaque contraction. Je les sens bien, mais en soufflant penchée en avant, ça va. Et puis, entre chaque contraction, on ne sent plus rien.

Je sens le bébé qui bouge, lui aussi doit se préparer à cette naissance ! C'est génial !
Paradoxalement, alors que les contractions font quand même mal, je suis super contente dès qu'il y en a une qui arrive, c'est notre bébé qui progresse doucement vers la sortie.

Je retourne dans la cuisine, mon mari somnole dans la banquette-lit. Je continue à trier quelques papiers et à faire du rangement. Le feu commence à chauffer dans la cheminée. J'essaie de prendre une contraction appuyée contre le haut de la cheminée, pensant que la chaleur du feu me ferait du bien au ventre, mais non, ça va pas du tout, c'est inconfortable, ça n'est pas à la bonne hauteur. Je retourne vers mes commodes pour les contractions suivantes. Je vais quelques fois aux toilettes, mais beaucoup moins que pour mon fils aîné. Je suis très concentrée.

J'ai remarqué dans la salle de bains que la chaleur de l'eau me faisait du bien au ventre, du coup je mets la bouilloire en marche et je prépare un saladier pour y verser l'eau. Quand je reviens de la salle de bains avec les lingettes Krama, mon mari s'est réveillé et me demande pourquoi j'ai mis de l'eau à bouillir. Je lui explique que ça sera pour mettre des lingettes avec de l'eau très chaude quand j'aurais des contractions. Je verse l'eau dans le saladier en attendant qu'elle refroidisse un peu.. En réalité, je n'aurais pas le temps de m'en servir.

Vers 6h du matin :

Je lui dis de mettre le poële en route, qu'il va falloir plus de chaleur que ce que peut fournir la cheminée. Il part dans le cellier chercher de l'essence et il le met en marche.

J'appelle Isabelle pour la prévenir que c'est reparti, que c'est régulier et que ça ressemble vraiment aux contractions que j'avais pour mon fils aîné, contrairement à celles de mercredi. Elle me dit de la prévenir quand je pense que j'aurais besoin d'elle. Je lui réponds que si ça fait comme pour mon fils aîné, elle arrivera trop tard, parce que je n'ai pas ressenti le besoin d'avoir quelqu'un pour m'aider à prendre la contraction. Elle me dit que je réfléchis trop. Je décide donc que je la préviendrais quand je pense qu'une heure plus tard, le bébé sera né, mais c'est difficile d'anticiper. Elle me dit de la rappeler quand j'ai besoin qu'elle vienne, même si c'est dans 5 minutes.

Elle me demande aussi si j'ai pris un bain. Je lui dis que non, que je ne suis pas quelqu'un qui aime trop rester dans l'eau. Elle me dit que ça n'est pas obligé, que c'est juste une suggestion. Mais en fait, je trouve que c'est une idée à essayer, après tout, c'est dommage d'avoir une si grande baignoire, un gros ballon d'eau chaude et de ne pas en profiter.

Je vais donc dans la salle de bains et commence à faire couler un bain chaud. Je me mets dedans le temps que la baignoire se remplisse. Bof, ça n'a pas l'air miraculeux pour prendre les contractions. Je me laisse porter par l'eau, mais en fait, je n'ai pas l'impression que ça fasse du bien pour les contractions. La contraction suivante, panique : y'a tellement d'eau que je flotte et du coup, le ventre est dans l'eau avec la contraction, et ça ne me soulage plus du tout. J'essaie de me débattre pour me mettre dans une position plus confortable (j'étais allongée sur le dos) mais pas facile avec un gros ventre en pleine contraction, je manque de boire la tasse. La contraction finie, je me moque intérieurement de moi, c'est bête d'avoir réagi comme ça ! Je vide un peu la baignoire et j'anticipe la contraction suivante : dès qu'elle commence j'ouvre le robinet d'eau pour faire couler l'eau très chaude sur le ventre le temps de la contraction. Ca, ça fait du bien.... Le temps passe vite en fait, et les contractions font vraiment mal, je ne peux pas me permettre de ne pas être bien concentrée, de bien souffler et de bien mettre de l'eau très chaude, sinon, j'ai l'impression de partir en mode « panique ». C'est très bizarre cette sensation de se faire submerger par la violence de la contraction, si je ne suis pas complètement centrée sur moi-même.

7h30 :

Cette sensation m'amène à me dire que le travail doit être bien avancé, que la fin de la dilatation ne doit plus être trop loin, qu'il serait temps d'appeler Isabelle, même si je suis bien tranquille toute seule ! Je demande à mon mari de m'amener le téléphone, et je l'appelle de ma baignoire. Elle me demande si elle a le temps de prendre une douche, je lui réponds que oui, qu'il serait bien qu'elle soit là entre 8h30 et 9h. J'entends mon mari qui va lever mon fils aîné, on a décidé qu'il irait à l'école comme d'habitude.

Je mets l'eau de plus en plus chaude, et puis finalement, j'en ai marre d'être dans l'eau. Je vide la baignoire et m'assoit sur le siège, en mettant de l'eau très chaude sur le ventre quand la contraction arrive. C'est pratique, comme l'intensité de la contraction va de très faible à forte pour revenir à faible, ça me laisse le temps de l'anticiper, de prendre le pommeau de douche et d'allumer l'eau.
Elles doivent maintenant être moins de toutes les 5 minutes mais je n'y fais plus attention.

8h15:

Mon mari et mon fils aîné arrivent dans la salle de bains pour se préparer. On explique à mon fils aîné ce qu'il se passe entre deux contractions, que quand il reviendra de l'école, il est possible que son petit frère soit né. Quand mon mari se rase, il tire de l'eau : terrible, je n'ai plus d'eau chaude, aïe la contraction assise !! Il me dit qu'il ne tire que de l'eau froide, donc que ça ne doit pas jouer sur mon eau chaude, que le ballon doit être vide depuis le temps que je tire de l'eau chaude... hum...

Je me sèche. A chaque contraction, je me mets à genoux dans la baignoire, les mains sur le rebord avec les bras bien tendus, le ventre dans le vide. Ca me fait penser aux contractions à la maison pour mon fils aîné, avant de partir pour la maternité, quand je devais atteindre la dilation maximum.
Chouette !! Mon fils aîné demande pourquoi je me mets comme ça, mais je ne suis pas capable de lui expliquer pendant, donc je lui dis quand la contraction est finie. Mon mari part pour l'emmener à l'école, ça va être plus calme parce que même s'ils n'étaient pas gênants, ce bruit m'empêchait de bien me concentrer.

8h45 :

Je me mets mon peignoir et entends mon mari qui parle avec quelqu'un. Isabelle a dû arriver. Il part emmener mon fils aîné à l'école et Isabelle vient me voir dans la salle de bains. Quand elle arrive, je suis à quatre pattes en peignoir dans la baignoire, en pleine contraction. Elle met simplement sa main sur le bas de mon dos, et attend la fin de la contraction pour parler.

Elle me demande comment ça va. Elle me propose de m'examiner si je le souhaite, je lui réponds que si elle en a besoin oui, sinon, je n'en ai pas besoin. Je préfère ne pas savoir à combien j'en suis, des fois que je ne serais qu'au tout début du travail (même si fondamentalement, je me doute que c'est déjà bien avancé). Par contre, elle écoute le coeur du bébé avec son appareil, tout va bien.

Au bout de plusieurs contractions, toujours dans la baignoire, elle me propose d'aller dans un lieu où je serais plus à l'aise. Elle a raison, ça sera mieux dans la cuisine. Le temps que je sorte de la baignoire, et que j'y aille, une autre contraction arrive, je me retrouve à genoux dans la salle, les bras tendus appuyé sur le canapé. L'incongruité de la position m'amuse a posteriori, mais c'est ça qui est génial quand on est bien à l'aise (comme à la maison), on prend vraiment les positions qui nous soulagent, même si cela a l'air complètement farfelu. La contraction s'arrête, je reprends mon trajet vers la cuisine. Je dis à Isabelle que je n'ai pas mal du tout au dos, toutes les contractions sont dans le ventre. Elle doit comprendre que sa main sur le bas de mon dos ne sert à rien car elle l'enlève.

Dernière ligne droite :

Dans la cuisine, le tabouret d'accouchement est déjà installé, devant la cheminée (comme nous l'avions prévu). Isabelle me propose de m'y mettre, si je le souhaite. Ok on va essayer. Mon mari se met derrière moi. Je ne trouve pas la position hyper confortable, moi j'ai envie de me pencher vers l'avant, il ne sert à rien derrière. Il se met devant. Il y a Isabelle à gauche, mon mari à droite. A chaque contraction, je me penche en avant, ils me maintiennent avec leurs mains. Je serre très fort leur bras, comme si je voulais envoyer l'énergie de la contraction vers eux. Mon mari me dira après que finalement, je ne serais pas si fort que ça. Entre chaque contraction, je me redresse, bois de l'eau. Il fait trop chaud et j'enlève mon peignoir.

A un moment, mon mari parle à Isabelle de son gel pour se laver les mains, ça m'énerve, ça me déconcentre. Heureusement, ils arrêtent tout de suite sans que je ne dise quoi que soit.

Ca va très vite, je commence à sentir que « ça pousse ». A chaque contraction, je ne fais rien à part souffler, je laisse tout doucement les tissus se détendre, c'est incroyable cette sensation.
Contrairement à l'accouchement de mon fils aîné où j'étais en position allongée, ça n'est pas inconfortable, je laisse mon corps s'ouvrir. J'encourage mentalement mon bébé : « vas-y, c'est bien », « doucement ». J'ai les yeux à moitié fermés, je visualise la contraction, la progression du bébé.

Isabelle me dit : « ne retiens rien »... Rigolo tout le sens qu'on peut mettre derrière cette phrase.,,

La contraction suivante, je sens que ça s'étire de plus en plus, de plus en plus. Je souffle et ne pousse surtout pas (pour que ça se détende tout doucement). Ca continue encore à s'étirer, mais c'est pas possible, je pense : « je vais exploser ! » (comme dans la chanson d'Anaïs :-) que mon fils aîné aimait beaucoup écouter ces dernières semaines !!). J'ai failli le dire à mon mari et Isabelle, mais immédiatement, je me raisonne, non, y'a pas de raison, c'est impossible, ça va passer naturellement.

L'instant d'après, je ne ressens plus cette sensation d'étirement maximum, je regarde entre mes jambes, la tête est sortie. C'est incroyable cette vision de la tête déjà sortie, alors que le reste du corps est encore à l'intérieur. La contraction se termine, il sortira à la contraction suivante.

Je sens que ça bouge à l'intérieur (ou à la sortie ?), je dis à Isabelle et à mon mari : « ne touchez à rien ». Mais en fait, Isabelle m'explique que c'est le bébé que je sens, il est en train d'effectuer sa rotation. C'était un bébé avec dos à droite, mais finalement, je n'ai pas du tout ressenti les contractions dans les reins.

Effectivement, à la contraction suivante, le corps du bébé glisse tout doucement hors de moi, et mon mari l'attrape sous les bras, puis me le tend. Je le prends immédiatement contre moi et on lui met une serviette pour le sécher, c'est incroyable comme c'est petit. Il se peletonne contre moi, il a toujours son cordon ombilical relié au placenta. Notre bébé est né !

Quelques instants plus tard, le cordon ombilical a cessé de battre, Isabelle le coupe. Elle tire tout doucement sur le cordon ombilical toujours attaché au placenta, pour l'inciter à le faire sortir. Il glisse d'un seul coup, c'est étrange comme sensation.

Pas de déchirure. Il n'y a quasiment pas de sang sur l'alèse jetable. Je n'ai pas vu quand la poche des eaux s'est percée, Isabelle nous a dit que le liquide amniotique a dû sortir en même temps que le bébé, sur les dernières contractions.

On profite tranquillement des premières minutes en peau-à-peau avec notre bébé, puis je me mets dans le lit. Isabelle effectue ensuite la première consultation, la pesée : 2,840 kg

Mon mari va chercher notre fils aîné à l'école, quand il revient, il est assez étonné de voir le bébé, il a l'air gauche, il ne sait pas trop quoi faire, vu qu'on lui dit de faire attention. Il l'appellera quelques temps : « le petit frère » ou « le bébé », comme on l'appelait pendant la grossesse. Quelques jours plus tard, il ira fièrement enterrer le placenta sous le chêne, avec son papa.



Partager cet article
Repost0
20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 13:03
Récit de Sophie

Mon tout petit, mon petitroiz…

Voilà plusieurs mois que je te porte, que tu m’accompagnes jour et nuit, que nous te racontons, que nous te parlons, que nous t’appelons de nos mains, que nous t’espérons, toi qui es venu si vite à un moment si juste. Plusieurs mois qu’ Anne-sophie nous a faite cette proposition un peu folle de venir te donner naissance chez elle, accompagnée de J qui a accepté de faire partie de l’équipe sous condition d’être créatifs… De longs mois durant lesquels ce projet de te laisser venir à ton moment loin des protocoles et des normes, doucement s’est dessiné, doucement a pris forme, même si jusqu’au bout, il restait incertain. Que de livres lus et de discussions afin de palper l’impalpable. Nous avons réussi, toi, ton papa, Anne-so, J. et moi… Chacun de nous avons joué un rôle dans ta venue au monde et ta naissance a été parfaite et restera un moment tout simplement inoubliable…

En partage, pour les femmes, pour les mères, et pour ma fille lorsqu’elle sera femme.

Nous ne savons toujours pas où naîtra notre petitroiz. Nous nous sommes fixés une date avant laquelle il viendrait au monde à la maternité des Lilas, après laquelle il naîtrait dans la Sarthe, « à domicile » : le 1er décembre.

Mi-novembre Petitroiz peut enfin venir au monde sans risque, il n’est pas à terme, puisque il est prévu pour le 14 décembre, mais le voilà sorti de la prématurité. Nous ne sommes cependant pas encore vraiment prêts, quelques petites courses à faire, la recherche d’un siège auto, notre voiture à faire réparer et des forces à reprendre pour moi, je suis en effet encore très affaiblie par une gastro. Il vaut mieux attendre un peu et je suis sure qu’il le sait lui-même. J’ai cependant de plus en plus de contractions, certaines me réveillant même la nuit. Les nuits de pleine lune, la fréquence des contractions augmentent, c’est indéniable… Mais sans régularité. Cela nous fait prendre conscience qu’il sera bientôt là et qu’il nous faut rapidement finir de tout préparer. Les contractions s’intensifiant encore, nous nous rendons un soir aux lilas. Par hasard, on nous envoie dans la chambre la plus spacieuse, celle avec une baignoire… Nous y apprenons que tout va bien pour notre bébé et qu’à priori ce n’est pas encore son jour ! On repart cependant déçus par la maternité. L’ambiance y était bonne et les sage-femme très sympathiques, mais quelle pièce froide, inhospitalière, c’est un comble !!! Ce n’est pas de cela que nous voulons pour notre petitroiz. Ce soir là, nous pensons partir avant la date butoir, une fois le travail commencé, mais le trajet étant assez long jusqu’à la Sarthe, cela risquerait d’être compliqué et stressant. Alors, nous espérons de plus en plus fort que ton jour sera en décembre… En attendant, nous en profitons pour faire tout ce que nous avons à faire avant de partir et ainsi être tout à fait disponibles pour bébé ensuite… je termine la préparation à l’accouchement, je me fais plaisir en allant chanter une dernière fois avec petitroiz dans mon bidon. Chaque chant nous enveloppe, et l’un d’eux, « rond », me parle particulièrement. J’aime sa mélodie douce qui s’envole par moment. Nous vendons notre maison.

30 novembre Les jours ont passé et nous approchons de cette date sacrée ! Chaque jour terminé me rapproche un peu plus de ce grand saut que je m’apprête à faire pour mon bb. Étrangement, je suis de plus en plus sereine, nous n’attendons plus que l’échographie de contrôle pour avoir l’esprit libre. Rien n’est laissé au hasard, mon suivi est on ne peut plus complet, je veux partir tranquille. L’échographe et gynéco qui a fait tout mon suivi de grossesse, remesure notre plutôt « grotroiz » sous toutes les coutures. « il sera potelé » dit-il, « mais son poids à terme devrait être entre celui de ses deux aînés, entre 4200g et 4500g. » Il estime qu’à ce jour il pèse environ 4000g. Ces paroles sont extrêmement rassurantes et puisqu’il lui prévoit un poids de naissance entre celui de Margot et de Jonah, il n’y a aucune raison pour qu’il ne trouve pas le chemin de la sortie.

Nous voilà libres.

Nous prenons la route en direction de l’ouest, ça y est, nous y sommes !!! Les bagages, tout le nécessaire pour l’AAD (accouchement à domicile) et le chien, dans le coffre. Les enfants dans leur sièges. Une coque et un couffin nous rappelle que nous nous dirigeons vers notre troisième enfant, et que cette naissance respectée, cette re-naissance, cette re-co-naissance est enfin à portée de doigts : la balance est inversée.

C’est la nuit, les enfants dorment. Il tombe sur la voiture une pluie battante venant rompre le silence qui y règne. Joachim et moi nous regardons simplement Nous nous aimons et sommes heureux du chemin que nous empruntons ensemble ce soir. Notre trajet est rythmé par la pluie qui tambourine… et par les contractions toujours ! Assez fortes pour nous poser question, mais une fois encore sans grande régularité… A la sortie menant chez Anne-So, nous nous demandons un instant, si nous ne ferions pas mieux d’y aller directement, mais nous poursuivons notre route jusque chez ma maman qui nous accueille avec bonheur. Il pleut toujours très fort.

Ce n’est que le lendemain, après un bon repas, le cœur content d’avoir fait ce crochet, que nous nous rendons dans la Sarthe. Le chemin est lumineux. Avec mon homme, nous avons un peu d’appréhension à aller « envahir » la famille F., mais cette fois ça y est vraiment, nous y sommes !

Nous sommes accueilli très chaleureusement et avec cette simplicité et cette générosité qui caractérise Anne-sophie. Les enfants ne mettent que peu de temps à jouer ensemble. Nous nous installons. Au repas du soir, ce sera raclette !!! Menus de choix chez les janviettes ( ;-) ) Les enfants mangent en premier, ça fait une sacré tribu…

Les verres sont posés sur la table, on s’apprête à passer une bonne soirée, on a pas mal de choses à se dire, tellement de mois à imaginer cela…

Mais je sens tout à coup une humidité m’envahir. Je file aux toilettes, discrètement m’attendant à découvrir de l‘« eau », mais je me rends compte avec angoisse qu’il s’agit de sang. J’appelle J. Ca y est le contact est fait ! Elle me rassure et me dit de la tenir au courant, que cela peut-être le signe que le col travaille, mais que cela ne signifie pas que ce soit pour ce soir… Nous retournons mangés. Les enfants ont été couché au cas où… Mais la nuit se poursuit calmement, ni plus ni moins de saignement, de contractions.

2 décembre

Je me réveille, avec l’air de « rond » dans la tête. J’appelle petitroiz de mes mains comme à mon habitude, mais il ne réponds pas. Inquiétude… Je réveille son papa pour qu’il l’appelle à son tour mais nous ne percevons même pas un tout petit mouvement rassurant. Je m’imagine 10 000 scénarii catastrophes et appelle J pour lui en parler. Ses paroles sont comme toujours pleines de bon sens, rassurantes. Je l’imagine…….. Souriante. Je retourne m’allonger près de Joachim et après avoir bien secouer son logis dans l’espoir d’un tout petit coup, nous sentons à nouveau notre bébé. Mais différemment, c’est étrange…

Rassurés, nous allons prendre un petit déjeuner copieux. Quelques contractions commencent à se faire sentir… Elle sont différentes de celles que j’ai ressenti jusqu’à aujourd’hui… Et puis elles étaient précédées de pertes de sang comme pour Margot. je crois les reconnaître !!! Une pointe d’excitation m’envahit… Ces contractions là sont-elles celles qui mènent notre bébé à nous ? j’en suis de plus en plus sure. La question devient alors plutôt : dans combien de temps sera t’il parmi nous…

Chaque contraction me réjouis, elles sont encore très espacées et entre elles, il s’agit d’un jour comme un autre.

E. et sa douce voix, téléphone. Aurait-elle senti ce qui se joue ce dimanche matin là ! Je suis heureuse de lui parler, je sais qu’elle connaît la danse que je m’apprête à danser et je n’entends dans sa voix aucun stress, juste une pointe d’excitation.

Anne-so and family vont comme prévu chez leurs amis. Anne-so hésite, mais je la rassure et l’incite à ne pas changer complètement leur projet… qui sait combien de temps cela prendra ?

Les voilà partis. La maison est calme, dehors les éléments se déchaînent et le vent pris au piège dans le conduit de cheminée se fait entendre bruyamment. A travers les grandes baies vitrées, on peut voir les arbres balancer et danser.

Je commence moi aussi ma danse tranquillement… les contractions se font de plus en plus présentes… je suis en mouvement.

Je marche, je me ballade dans la maison sans mot, les enfants jouent calmement. De temps en temps, je m’assoie sur le ballon ou devant l’ordinateur. Je ne contrôle pas du tout à quel rythme viennent et reviennent les contractions, je les accueille une par une.

Puis elles commencent à se corser et je cherche des stratégies quand elles arrivent, pour diminuer la douleur. Je m’imagine une petite montagne : lorsque la contraction arrive, je vais la chercher, je lui attrape la main et je l’accompagne de l’autre côté du versant. Plus les contractions deviennent fortes et plus je les tire fort pour les mettre dehors… il m’arrive même de claquer la porte !!!

Entre les contractions je suis si bien que j’en arrive à douter, le travail est-il vraiment commencé ? La contraction suivante m’assure que oui.

Je suis sereine, je vis les contractions une à une, j’aime le calme qui règne ici, je suis contente d’être là. Margot et Jonah jouent ensemble.

Midi : C‘est l‘heure du repas, les enfants mangent avec leur papa, je grignote seulement, je continue à me promener en chantonnant, je suis complètement centrée sur mon petitroiz, je l’accompagne. Je suis heureuse de manger un peu du crumble fait par Anne-Sophie la veille, une de ses nombreuses petites attentions.

J’attends avec impatience que J me donne des nouvelles d’une autre maman qu’elle suit et dont le travail semble s’être mis en route. J pensait qu’elle accoucherait le matin, mais le matin est passé… je ne sais combien de temps le « travail » durera pour moi, et je patiente. J. pense que l’autre maman est plus avancée. Je vais, de la salle au bureau, en passant par la cuisine, chantonnant ronde, plongeant mon regard dans le mouvement des arbres face à la baie vitrée. Ils accompagnent ma danse depuis le matin et le bruit du vent seconde toujours ma voix.

Je suis obligée à présent de m’arrêter pour chacune des contractions, je m ‘appuie dos au mur, sur le dossier de la chaise de bureau ou contre les mains de Joachim quand il est disponible. Ils s’occupent des enfants. Parfois je l’appelle pour qu’il soit avec moi. Je lui demande de maintenir sa main fortement appuyée dans le bas de mon dos jusqu’à la fin de la contraction, le moindre mouvement m’empêche de la maîtriser.

Début d’aprèm, il doit être 14 ou 15heures Je demande à mon homme d’envoyer un texto à Anne-so et d’appeler J. pour la prévenir de l’évolution des choses. J’ai toujours dans un coin de la tête qu’une autre de « ses » mamans l’attend. Où en est elle ? Vais-je pouvoir attendre qu’elle arrive ? Où en suis-je moi-même ? J’ai vraiment mal et même si je gère totalement les contractions, n’ayant pour mes deux premiers enfants, pas connu les douleurs des contractions de travail, je n’ai aucune référence. La seule chose dont je suis sure, c’est que petitroiz est en chemin et que je suis sur le point de lui donner naissance dans les conditions que j’ai tellement souhaitées… La douleur ne me fait plus peur, le grand saut est déjà fait et je suis prête à beaucoup pour ne pas répéter mes erreurs. J. dit à Joachim qu’il faut que ça se corse plus encore, qu’elle attend toujours des nouvelles de l’autre maman… et de la tenir au courant. Je suis déçue et inquiète un peu, de cette situation, je me sens seule… mais je continue ma danse, au rythme des contractions intenses… je m’isole. Anne-so téléphone pour dire qu’ils partent et écourtent leur visite. Je m’en veux un peu mais cela me rassure, J. étant « retenue » j’ai envie de la savoir près de moi… Je suis extrêmement fatiguée, je n’ai qu’une envie, dormir… Je commence à être lasse de toutes ces contractions, je me décide à aller m’allonger tout en me disant qu’avec la douleur, je ne risquais pas de parvenir à m’endormir. Et pourtant, allongée, les contractions se calment, s’espacent pour ne plus se faire sentir du tout : que la nature est bien faite… Je me lève, reposée et bien étonnée de voir que les contractions ont cessées. Anne-so , Xavier et les enfants ne tardent pas à arriver. Elle, est toute excitée et me demande des détails. Les contractions reprennent un peu, mais sont indolores. Anne-so s’inquiète de ce que J. ait cette maman ; elle pense que nous devrions la rappeler, même si pour l’instant je suis en « pause ». Je ne sais quoi faire, J. nous a demander de la rappeler quand ça se corsait et ce n’est pas le cas. D’un autre côté, cela peut reprendre à tout moment et elle a quand même de la route à faire, surtout que dehors c’est la tempête. Il n’est pas question de la faire venir pour rien par un temps pareil… Au fond de moi, je sais que ce ne sera pas pour rien, mais je pense à cette autre maman qui risque d’être dans une situation délicate si J. part pour nous rejoindre. Tergiversation. Xavier nous écoute et s’agace un peu. Son discours est un peu paradoxal puisqu’il ne trouve pas que j’ai l’air sur le point d’accoucher, mais il trouve idiot de ne pas appeler J. pour lui dire de venir sous prétexte qu’une autre maman serait obligée de se passer d’elle. Je me décide donc à la tenir au courant des dernières nouvelles. Situation bien embarrassante… J ne sait elle-même trop quoi faire, et elle n’a aucune nouvelle de l’autre maman. Je suis un peu déçue. Je sais moi, que tu es en chemin et j’ai l’impression de n’avoir pas été très convaincante. D’un autre côté, bien sûr, je ne sais pas moi-même combien de temps cela prendra encore… J’aurai juste aimé savoir J. disponible, l’idée d’avoir fait tout ce chemin, tout ce cheminement, pour accoucher tout de même en maternité me traverse l’esprit et m’attriste. J’ai envie de m’isoler. Je décide d’aller prendre un bain, la très grande baignoire de la maison me fait vraiment envie, chez nous elle est toute petite. Lumière tamisée, Ali Farka Touré en musique de fond, je me plonge dans le bain et me recentre paisiblement. Je rase les quelques poils que je vois et que j’arrive à atteindre sur mes jambes. Les contractions reviennent et sont rapidement assez fortes pour rendre la position allongée dans l’eau inconfortable et me faire en sortir… Mon petitroiz poursuit sa route ! Je sors du bain, profitant de Joachim venu m’annoncer que J est en chemin… Cette nouvelle est un vrai soulagement… je me sens maintenant libre de me laisser aller, libre de mettre au monde mon tout petit, elle arrivera bientôt.

En bas, la vie continue. Je les rejoins. Les contractions sont de plus en plus douloureuses, je suis obligée de m’arrêter à chacune d’elles. Je sens dans leur attitude que xavier et anne-so ont compris. Les enfants ont mangé, tout le monde s’active, il faut préparer les lits de Marius. et Lubin qui dormiront pour l’occasion dans la chambre de leurs parents, laissant leur chambre à J, au cas où… L’excitation monte, le calme est intense et moi, je déconnecte de plus en plus. Nous couchons Margot et Jonah en leur disant qu’il se pourrait bien que le bébé arrive cette nuit… « il va sortir du ventre ». Margot me demande de lui chanter la chanson du bébé, cette chanson que j’ai chantonné toute la journée pour accompagner notre danse. J’ai du mal à lui chanter, les contractions me coupent le souffle. Je lui chante au rythme de ces dernières, le tempo est donné, de plus en plus rapide. Un petit bisou et je file, ne parvenant plus à me retenir de grimacer. Je reviens parmi le « monde » mais je ne suis pas tout le temps avec eux. Le silence règne toujours. Xavier prépare un feu de cheminée, cette attention me touche, elle a tellement de sens. Plus personne ne doute maintenant que tu arrives, la maisonnée est toute prête à t’accueillir.

Je poursuis ma danse, je ne peux plus faire que cela dorénavant. De temps en temps, quelques mots échangés me sortent de cette bulle qui est en train de se former. Chaque contraction est une invitation à venir un peu plus à l’intérieur de « moi ». Je vais à sa rencontre…. Et à la mienne aussi.

Anne-sophie me propose devant ma tête grimaçante sans doute, de commencer le rituel des lingettes. J’hésite, J. m’a conseillée de ne pas user trop vite de toutes les stratégies contre la douleur, au risque de n’avoir plus rien quand la douleur sera à son apogée. Anne-so insiste, elle sait sans doute que nous commençons ces moments intenses.

Nous nous dirigeons vers la « salle de jeu », « notre » chambre avec, un saladier, une bouilloire, des carrés de coton éponge d’Ikéa. Joachim à présent ne me quitte plus, j’ai besoin de sa présence, de sa force, je veux le sentir près de moi à chaque instant. Lorsque la contraction m’enserre le ventre, je préviens d’un « elle arrive. » Joachim redouble aussitôt de présence, anne-so trempe la lingette dans l’eau chaude et me la pose contre le ventre le temps de la contraction. C’est un grand soulagement si la lingette est à température parfaite, ni trop chaude, ni trop froide ! Trop chaude elle brûle trop froide elle ne me procure aucun soulagement et même pire, me déstabilise… C’est étonnant comme j’ai l’impression de devoir accompagner la contraction, il ne faut surtout pas que je loupe le départ, ni que je me relâche ensuite. Un peu à l’image du surfeur qui doit prendre la vague. Je me souviens avoir fait de la planche un été près de Lacanau ; allongée sur celle-ci, une toute petite pointe d’angoisse et beaucoup d’excitation, j’attendais la vague. Lorsqu’au loin je la voyais arriver, je me préparais à ramer de toutes mes forces pour ne pas la rater, puis, une fois sur elle, celle-ci m’emportait dans son élan vers la plage. Mieux j’étais positionnée et en phase avec la vague au départ, plus loin la vague m’emmenait. Une fois la vague terminée, le calme revenu, je reprenais tranquillement le chemin me menant à la vague prochaine, une pointe d’angoisse et beaucoup d’excitation.

Bien sûr, si je devais donner une image à mes contractions actuelles, ce serait des vagues énormes, il n’est absolument plus question de louper le départ au risque de boire la tasse. Mais je me découvre finalement assez bonne pour « surfer » sur les contractions. Je les accompagne d’un son grave, un « oooooo » profond et lointain. Pendant la contraction, je ne tolère aucun mouvement, il me ferait sortir de « moi ». C’est fou comme Joachim et Anne-so respecte cela sans que je ne leur ai rien demandé. Ils me donnent même l’impression d’attendre eux-même mon signal de fin pour reprendre leur souffle. Bien souvent ce signal est un hoquet, cela nous amuse. Nous gardons ce même rituel un moment, combien de temps je l’ignore, je suis maintenant hors du temps, je suis maintenant tout à petitroiz, à sa venue.

J’entends J. arriver, cela me réjouit… Elle parle pomme de terre avec Xavier. Puis elle passe sa tête par la porte comme pour prendre la température de ce qu’il s’y passe…. Et entre elle aussi dans la danse, parfaitement dans le rythme, Protagoniste de plus dans la naissance de mon petitroiz, protagoniste de choix elle aussi.

C’est au tour de Margot de passer le visage ensommeillé par la porte. J’essaye tant bien que mal de faire bonne figure, je ne voudrais pas lui faire peur. A-t-elle entendu J. arriver ? Aurait-elle eu envie de savoir où en était son petit frère… Nous la rassurons et l’invitons à se rendormir en lui promettant de la réveiller une fois le bébé né. Je me demande quel souvenir elle peut garder de tout ça… Quelles images garde-t’elle en tête ? Mais je suis contente de son apparition. Elle se recouche sans problème. Marius et Lubin sont également couchés, ils étaient sans doute descendus saluer J.

Les contractions se succèdent.

Dans un effort que je pensais impossible, sous l’impulsion de J., je me rends aux toilettes. Cela me demande de sortir un peu de « moi ». J’y suis tellement bien, tellement mieux…Tellement, que c’est les autres que j’ai maintenant du mal à rejoindre. Mes yeux sont fermés. En partant des toilettes, je laisse ma culotte et ma pudeur avec… il n’est de toute façon plus question de pudeur, mais de son arrivée prochaine… de plus en plus proche. A mon retour, je préfère rester debout, j’ai soif et envie de vomir à la fois, les choses s’accélèreraient-elles ? J. m’encourage par sa réponse, « ces sensations sont le signe que ton bébé s’engage dans le bassin », je suis contente. Il est temps d’installer un matelas, gonflable (pas super confortable !). J. et xavier s’y affairent, serait-ce le dernier acte ? Le matelas est installé au pied du canapé lit. Je m’agenouille et enfouis ma tête dans les jambes de mon homme. Le temps s’écoule mais je ne le partage plus, le vent souffle toujours, et la mer/mère en moi est déchainée… Les contractions sont maintenant hyper fortes, oserai-je dire des tsunamis ? Chacune d’elle m’emporte que je le veuille ou non. Heureusement j’ai toujours près de moi mes 3 anges gardiens. A chaque contraction, les mains de J savent exactement où appuyer pour me soulager, elles me transmettent de la douceur, Anne-so m’applique une lingette à la température idéale et Joachim m’enveloppe de sa présence et de son amour… Tout ceci, dans un silence divin, une luminosité très douce et toujours avec la même patience. Mais la douleur est tellement grande, j’ai l’impression de perdre pied, vais-je y arriver ? Combien de temps cela va-t-il durer encore ? Où en est-il de son chemin ? Qu’est-ce qu’il m’a pris d’avoir une idée pareille !!!! Chaque contraction m’envahit totalement, et lorsque je réalise une fois qu’elle est passée, que j’ai survécu, je me rassure en me disant que c’en est une de moins. Mais combien à venir encore ??? C’est lors d’une contraction sans doute encore plus forte que les autres, que la poche dans laquelle petitroiz baigne depuis presque 9 mois se rompt bruyamment… un pas de plus vers nous. J. nous rassure rapidement, bébé va très bien. Moi, je prends peur, les contractions vont-elles devenir encore plus douloureuses ? Peut-il y avoir une douleur encore plus forte ? Chaque contraction pousse notre bébé vers la sortie, mais il n’avance que de quelques millimètres à chaque fois et ça fait tellement mal. J’ai l’impression que je n’y arriverai jamais. J. me murmure des paroles rassurantes, pleines de confiance et d’encouragements. Elle me dit que je peux prendre le temps dont j’ai besoin, que bébé va bien. Je ressens l’envie de me mettre sur le dos, personne ne s’y oppose, J. vérifie simplement que petitroiz supporte cette position peu conventionnelle en AAD, mais finalement, l’AAD n’est-il pas sans convention… Dans cette position, les contractions sont un peu moins douloureuses, elles s’espacent même me permettant quelques répits. Mon homme, Anne-so et J. sont toujours près de moi, leur soutien, leur bienveillance est totalement indescriptible, ils savent tous les trois que ce qui se joue aujourd’hui va bien au-delà de la naissance de mon troisième enfant… La complicité qui lie les deux femmes à mes côtés rajoute de l’émotion à ce moment déjà si merveilleux. Je les entends parfois chuchoter. Je peux lire en elles et en mon homme, leur bonheur d’être présents et ceci est un merveilleux encouragement, une belle preuve d’amour, d’amitié, de foi en la vie.

Quelques paroles rassurantes, quelques caresses pour m’encourager, je dois maintenant le laisser sortir, c’est le moment. Je redoute la douleur, je redoute son passage, j’ai peur d’être déchirée aussi…

Je m’agenouille de nouveau, une jambe un peu surélevé… Les contractions reprennent… TSUNAMI… Mais je suis étonnée de me rendre compte que lorsque je pousse, la douleur devient moins vive. Quelques contractions encore me seront nécessaires pour me remplir de courage et accepter de le « pousser dehors ».

Je me sens prête, je relève cette fois mon autre jambe et je pousse de toutes mes forces, celles qu’il me reste. Je le sens progresser, il manque si peu pour qu’il soit parmi nous. La contraction suivante, je suis obligée de pousser, ça pousse même tout seul et je sens mon corps s’ouvrir pour laisser apparaître sa tête pleine de cheveux. Je n’ai qu’une hâte, que ça se termine, je n’en peux plus… Je veux qu’il sorte maintenant et dans une dernière poussée, accompagnée par J., il glisse hors de moi, rejoignant le monde extérieur…

C’est J. qui te rattrape et te donne à ton papa. Quel moment sublime ! Je n’en reviens pas, tu es né, je me sens tellement bien, j’ouvre mes yeux pour te regarder… quelle est donc ta frimousse, notre petitroiz ? Tu es si beau… bienvenue mon bébé !

Partager cet article
Repost0
14 février 2008 4 14 /02 /février /2008 22:06

Un catalogue de textes, vidéos, conférences sur l’AAD au Québec.


http://catalogue.cdeacf.ca/Record.htm ?record=19147756146919659389

Documents (Sujets)


Multi-support : Depuis que le monde est monde [ensemble multi-supports] / recherches et textes, Camille Larose ... [et al.] ; réalisation et montage, Sylvie Van Brabant, Serge Giguère, Louise Dugal Regroupement Naissance-Renaissance ;Films d'aventures sociales du Québec, 1981

Imprimé et Internet :
L'accouchement à domicile : une réalité, un droit, une richesse pour la société québécoise... / Regroupement Naissance-Renaissance (RNR). Comité femmes-sages-femmes. Regroupement Naissance-Renaissance , 2002. - 90 p.

Imprimé :
Sans risque ni péril: plaidoyer pour l'accouchement à la maison / Rivet, Shirley. Éditions du Remue-ménage, 1988. - 231
ISBN 2-89091-079-2

Imprimé :
Une naissance heureuse / Brabant, Isabelle. Éditions Saint-Martin, 1991. - 394 p.
ISBN 2-89035-183-1

Imprimé :
Mieux accoucher, mieux naître / [Service des communications de la Corporation professionnelle des médecins du Québec / Corporation professionnelle des médecins du Québec. Service des communications . Corporation professionnelle des médecins du Québec. Service des communications , 1980. - 18 p.

Matériel audiovisuel :
Voir le jour autrement : les projets-pilotes de pratique sage-femmes [enregistrement vidéo] / Gouvernement du Québec. Ministère de la santé et des services sociaux / Québec (Province). Ministère de la santé et des services sociaux. Direction des communications. Productions vidéo 30 inc., 1995

Matériel audiovisuel :
Une maison de naissances [enregistrement vidéo] / réalisation Irène Demczuk Comité Maison de naissance;Groupe d'intervention vidéo (GIV), 1987

Matériel audiovisuel :
Gentle birth choices : a guide to making informed decisions about birthing centers, birth attendants, water birth, home birth, hospital birth [ensemble multi-supports] / Barbara Harper / Harper, Barbara. Healing arts press, 1996
ISBN 0-89281-528-0

Matériel audiovisuel :
Born at home [enregistrement vidéo] / written and directed by Glynis Whiting ; producers: Dale Phillips, Glynis Whiting National film board of Canada. North West centre, 1993

Matériel audiovisuel :
Sylvie et Samuel : une naissance vue par Rénald Bellemare [enregistrement vidéo] / d'après une idée de Gertrude Lavoie et Sylvie Bellemare ; production et réalisation, Rénald Bellemare Imagidé inc., 1987

Imprimé :
Choisir son accouchement : pour prendre en toute connaissance de cause des décisions concernant : les lieux de naissance, les accompagnants, la naissance dans l'eau, la naissance à la maison, la naissance à l'hôpital / Barbara Harper / Harper, Barbara. Vivez soleil, 1996. - 255 p.
ISBN 2-88058-146-X

Imprimé :
Document portant sur l'activité intitulée Accoucher à son goût Femmes en Tête, [1990]. - 3 p.

Imprimé :
Document portant sur l'activité intitulée Accoucher, un acte qui appartient aux femmes Femmes en Tête, [1990]. - 3 p.

Imprimé :
Document portant sur l'activité intitulée La légalisation des sages-femmes: son impacts et ses pré-requis Femmes en Tête, [1990]. - 3 p.

Imprimé :
Naissances : l'accouchement avant l'âge de la clinique / Mireille Laget / Laget, Mireille. Éditions du Seuil, 1982. - 346 p.
ISBN 2-02-006308-5




Accouchement à domicile
Partager cet article
Repost0
22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 15:16
Partager cet article
Repost0
17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 15:12
New National Statistics : Big increase in home births across UK - 18/12/2007 


Article original :

 

Traduction http://www.midirs.org/midirs/midweb1.nsf/Z45/756B3F610D915703802573B5005AD54F

Le National Child Trust (NCT) a accueilli favorablement l’annonce de la hausse significative des accouchements à domicile au Royaume-Uni, selon les dernières données fournies par l’Office national des Statistiques, le General Register Office d’Ecosse et l’Agence de Statistiques et de Recherche d’Irlande du Nord et analysées par BirthChoiceUk (disponible sur le site www.BirthChoiceUK.com).

Dans tout le RU en 2006, 18953 du total des naissances (741952) ont eu lieu à domicile, contre 17277 en 2005. C’est une hausse encourageante de 9.7% mais cela ne concerne toujours que 2.5% du total des naissance au RU.

La croissance la plus forte – plus de 10%- est pour l’Angleterre où 16923 femmes ont accouché à domicile.

L’écosse est en deuxième position pour l’augmentation du nombre de naissance à domicile (762) soit +9.2%. Le Pays de Galles est repassé en queue de peloton avec la plus petite hausse des naissance à domicile (1177), soit 0.9%, bien que qu’ils aient eu la plus forte croissance pour 2005.

Mary Newburn, Responsable du Policy Research, NCT, nous a confié : «  il est très satisfaisant de voir que le taux de naissances à domicile est en augmentation, permettant une plus grande liberté de choix aux femmes et à leurs compagnons. Cependant, de nombreuses femmes dans tout le Royaume Uni trouvent toujours difficile l’accès à l’AAD. Il y a un manque d’informations objectives disponible leur permettant de faire un choix éclairé quant à l’endroit où mettre au monde leur enfant. Le manque de sages femmes signifie trop souvent que soit l’option de l’AAD n’est pas offerte, soit l’offre est retirée au dernier moment. »

Régions ayant les hauts et plus bas taux d’AAD :

West Somerset (England) - 14.2% Middlesbrough (England) - 0.4% East Lothian (Scotland) - 4.8% Blyth Valley (England) - 0.4% Powys (Wales) - 10.7% Renfrewshire (Scotland) - 0.3% East Renfrewshire (Scotland) - 0.3% Conwy (Wales) - 0.9%

La politique du gouvernement , telle que définie dans « Maternity Matters in England and the NICE Intrapartum Care Guideline » publiée par le ministère de la Santé dit que « les femmes devraient avoir le choix de mettre leur enfant au monde à Domicile, dans des unités de soin dirigées par des sages femmes ou des unités dirigées par des obstétriciens »

Mary Newburns rajoute : « Si la garantie de liberté de choix promise par le Gouvernement pour l’Angleterre doit être mise en place d’ici la fin de 2009, un travail considérable doit être fait pour augmenter les possibilités d’accès à l’AAD. Nous accueillons très favorablement également les initiatives de Keeping Childbirth Natural and Dynamic (KCND) en Ecosse et l’objectif de 10% d’AAD que s’est fixé le Pays de Galles. »

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 22:08

Article paru sur le site "féminin bio" :

Article du :
13/06/2007
Réalisé par : Marie Touffet

http://www.femininbio.com/maman/accouchement/accoucher-a-la-maison-cest-possible.html

Accoucher à la maison, c'est possible ?

Contrairement à d’autres pays, la France n’encourage pas les naissances à domicile. Une fois l’équipe d’accompagnement trouvée, cette expérience se révèle magique. 

Premier pas : trouver la sage-femme

Trouver une sage-femme qui veuille bien offrir ses services pour un accouchement à domicile relève parfois en France du parcours du combattant. En province, cette démarche encore rare et pourtant naturelle ne va pas de soi dans un pays où l’accouchement est ultra-médicalisé. Le mieux est donc de contacter l’école de sages-femmes afin de se procurer la liste des sages-femmes libérales offrant ce service.


Contre-indications

Il s’avère déconseillé d’accoucher chez soi si l’on attend des jumeaux, si l’enfant arrive en siège, si la mère a besoin d’une césarienne ou encore si elle a de l’hypertension. La mère doit être en pleine forme et en bonne santé. Son âge importe peu. On peut accoucher à la maison à 16 ans comme à 40 ans.


Préparer sa maison pour le jour J

Il existe après plusieurs rituels pour préparer le lieu de l’accouchement : un matelas étanche pour protéger le sol, des serviettes pour la maman et le bébé, et des petites touches de confort pour détendre tout le monde (musique, bougies, huiles essentielles…). Mais le plus important reste la présence d’une sage-femme. Il est vivement déconseillé d’accoucher seule ou avec un proche chez soi. En Nouvelle-Zélande, si une personne non qualifiée accompagne la femme enceinte dans son accouchement, elle peut être poursuivie par la justice pour pratique illégale de la médecine.


Petit conseil contre la douleur

Cette méthode peut se pratiquer à la maison ou à la maternité. Au moment où les contractions se font plus fréquentes et plus intenses, l’idéal pour les apaiser est d’avoir à disposition de l’eau très chaude et des serviettes de main. Lorsque la contraction arrive, on applique une serviette chaude sur l’endroit où l’on a mal. Cette technique atténue énormément la douleur. Elle peut servir durant tout le travail qui précède la sortie du bébé. Les serviettes peuvent être appliquées sur le bas du dos mais aussi à l'entrée du vagin et du périnée.


Partager cet article
Repost0
24 décembre 2007 1 24 /12 /décembre /2007 15:55
L’accouchement à domicile retrouve des adeptes.
Témoignages.


CHARLOTTE ROTMAN

Voici l’article en ligne sur liberation.fr du 24/12/2007.
Les 59 réactions que les censeurs avaient bien voulus autoriser, ont été retiré. .

Pour info la gestion du site de Libé est sous traitée, nous ignorons les critères de choix des messages qui sont validés ou rejetés

http://www.liberation.fr/vous/0101118484-lieu-de-naissance-chez-moi


Elles aiment en parler. Dissertent «bouchon muqueux»,«poche des eaux»,«dilatation». Elles racontent tout dans les détails, souvent heure par heure. Certaines femmes se sentent «lionne», d'autres «louve». Elles évoquent un «instinct animal», se voient en «mammifère». A quatre pattes, accroupies, en chien de fusil, qu'importe : elles ont décidé d'accoucher chez elles.
Sur 800 000 naissances par an, on en compte 1 % à domicile (dont seulement une partie d'accouchements volontaires). Les femmes qui fuient les hôpitaux seraient de plus en plus nombreuses. Si elles en parlent de façon extatique («un souvenir merveilleux», «un moment magique»,«d'euphorie», disent-elles), cette pratique sidère les médecins et les inquiète.

Frédérique  s'inscrit dans «une démarche de décroissance», elle privilégie les produits peu polluants et utilise des couches lavables. Ecolo, elle ne se vit «pas comme une baba cool sur le retour».
Elle anime un site sur l'accouchement à domicile ; entre elles, elles appellent ça «AAD», tout comme elles parlent de la «péri» pour la péridurale (dont elles disent beaucoup de mal). Il existe une soixantaine de sages-femmes acceptant d'accompagner des accouchements en dehors de l'hôpital, qui sont «de plus en plus sollicitées», explique Frédérique. «Le jour de la naissance, la sage-femme est votre invitée, vous restez dans votre environnement», dit la jeune femme qui a accouché de son deuxième enfant «devant le poêle du salon» : «Ma sage-femme n'a rien fait. Elle a juste accueilli le bébé. Et m'a calmée lors de ma phase de désespérance, quand j'ai cru que j'allais mourir.»

Miroir. Frédérique, comme beaucoup, tutoie la sage-femme qui était à ses côtés. A son premier accouchement à Nice, sous péridurale, elle avait eu «un goût d'inachevé».«J'ai eu l'impression d'avoir raté le film», dit-elle. Là, elle a été «entièrement responsable».«On ne s'en remet pas à une machine ou à un médecin accoucheur. C'est mon corps, je ne vois pas pourquoi j'ai besoin de quelqu'un d'autre», dit-elle encore. Elle se sent «fière d'être passée de l'autre côté du miroir». Cette ex-assistante d'école est en congé parental depuis la naissance de son deuxième enfant. «Pourquoi renier le progrès quand on a de quoi sauver un maximum de femmes ? s'indigne le Dr Bellaiche, membre du Syngof (Syndicat national des gynécologues et obstétriciens français) et pourtant partisan, dans sa clinique à Montpellier, d'accouchements plus conviviaux (avec lumières tamisées, baignoire, musique, etc.). On ne sait jamais comment va se passer un accouchement. En clinique, quand ça ne va pas, on résout par un geste. Sans panique.»


En 1945, 45 % des accouchements se faisaient à domicile, seulement 13 % dix ans plus tard. L'hôpital est devenu, pour la majorité des femmes, le passage obligé. Paradoxe : la médicalisation, qui a contribué à la diminution de la mortalité infantile et maternelle, est aujourd'hui critiquée. Selon la sociologue Béatrice Jacques (1), «la mise en cause des progrès médicaux, la dénonciation des conséquences de la médicalisation sur l'accompagnement "humain" de la naissance s'inscrivent dans une critique générale de la société technologique occidentale».


Il n'y a pas que les «bios» comme Frédérique (même si elles fournissent le gros des troupes). Parmi les adeptes de l'accouchement à domicile, certaines se revendiquent du féminisme. Anne-Gaëlle, 31 ans, explique ainsi qu'elle défend «la possibilité de reprise en main du corps par les premières concernées».«Il y a quelque chose de l'ordre de l'insoumission qui se réveille après cette expérience, on ne me fera plus jamais faire ou dire des choses qui me gênent, me dérangent.»

Diabète. D'autres ont besoin de se prouver qu'elles sont «capables». Julie a d'abord eu un premier accouchement avec césarienne, en 2000. Un échec, pour elle. «J'ai l'impression de m'être plantée, de ne pas avoir fait ce qu'il fallait.»Elle s'est «rattrapée» en allaitant dix-huit mois. Pour son deuxième accouchement, elle n'avait qu'une obsession : «accoucher «normalement», c'est-à-dire par voie basse. Enfin, pour son dernier, elle a voulu accoucher chez elle (malgré un diabète gestationnel, et un bébé qui se présentait par le siège) : «J'étais malade à l'idée de retourner à l'hôpital.» Elle a accouché à domicile, sans «péri», et «par voie basse». «Une revanche».


Gaëlle, qui avait l'impression «de ne pas avoir fait ses preuves», a accouché de son troisième chez elle. Sans sage-femme (en vacances). A la naissance du bébé, le père l'a cru mort. Puis elle a dû être transportée d'urgence en hélicoptère à l'hôpital, à 80 km de chez elle, car son placenta ne s'était pas décollé ; son bébé a eu une détresse respiratoire sur le chemin et a dû rester huit jours à l'hôpital. Mais la foi est si forte que si c'était à refaire elle le referait. «Sans hésiter».


(1) Dans la Santé de l'homme, septembre-octobre 2007, Inpes.




commentaires censurés

http://wiki.naissance.asso.fr/index.php/ArticlesAadCommentaires

Note générale : Visiblement, la politique éditoriale de « Libé » consiste à faire du buzz autour d'un fait de société, dans le registre émotionnel et à partir de témoignages tronqués — par exemple, Julie avait bien précisé que son diabète était équilibré et que, lorsqu'elle a accouché, son bébé s'était retourné en céphalique. Les commentaires destinés à calmer le jeu en étayant les arguments par des références précises ont été censurés !

Puisque la presse n’informe plus mais vends seulement, voici un site où nous pouvons faire des commentaires sur les articles qui parlent d’AAD.


Lire les


Partager cet article
Repost0