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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 18:58

En Isère, Savoie et haute Savoie, (comme dans beaucoup de régions de France! ) être sage femme et oser accompagner des parents qui accouchent à domicile est prohibé et condamné par le conseil de l'Ordre des sages femmes.

On assiste aujourd hui à une chasse aux sorcières.

 

Voici un courrier pour faire un point sur la situation.

GP

 

Cliquez sur le PDF : pdf-dist.png



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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 17:20

 

LETTRE OUVERTE aux Conseils de l'Ordre des Sages-femmes :

   

Le 14/09/2010 le Conseil de l'Ordre des Sages-femmes de Haute Savoie, a déposé une plainte contre une sage-femme pratiquant les accouchements à domicile pour défaut d'assurance.

Voilà deux ans que j'exerce mon art auprès de couples désirant accoucher à domicile. En effet, après avoir accouché de ma fille à la maternité où j'exerçais depuis quelques années, mes deux fils sont nés à la maison. Il m'a fallu du temps pour surmonter les fantasmes colportés sur les accouchements à domicile (AAD). J'ai d'abord pris contact avec des sages-femmes qui se sont révélées consciencieuses dans leur travail, puis avec des couples ayant accès à une information éclairé et déterminés dans leurs choix. J'ai assisté à des naissances, à la venue au monde d'enfants dans la douceur de leurs foyers, dans le respect de chacun et de chaque corps, en toute sécurité.

Après avoir lu Frédéric Leboyer, Michel Odent, Max Ploquin, Jacqueline Lavillonnière, Maitie Trelaün, (...), j'ai compris comme tant d'autres avant moi, les erreurs que nous faisions en France en formatant un accouchement médicalisé pour toutes.

 

Nous, sages-femmes, gardiennes de la physiologie, sommes responsables du fait que les femmes se croient incapables d'accoucher sans intervention médicale.

En effet, la France est le pays le plus consommateur de péridurale au monde ! C'est dire si 'incompréhension pour les AAD est inscrite dans notre culture. Nous avons oublié les conditions indispensables à un accouchement : intimité, chaleur, pénombre, absence de stress, confiance ... Il ne nous reste que la peur.

  

La peur de la mort lors de l'accouchement est ancrée dans la mémoire collective. Seulement la médecine a fait tant de progrès avec le développement des moyens de surveillance de la grossesse et de l'accouchement, avec l'organisation des SAMU, que l'accouchement à domicile n'a jamais été aussi sécuritaire.

 

D'ailleurs les études* sont unanimes : dans le cas d'une grossesse normale, sans complication médicale, les risques liés à un accouchement à domicile programmé avec une sage-femme sont identiques à ceux d'un accouchement en maternité du point de vue de la mortalité.

Par contre, comptez donc les « petits gestes » annexes : perfusion, positions, nudité, épisiotomies, forceps, césariennes, nouveaux-nés séparés de leurs mères pour être piqués, aspirés, baignés ...

 

Le 25 novembre était la journée contre les violences faites aux femmes. J'ai mis une jupe ce jour là, en pensant également à toutes ces femmes qui en accouchant abandonnent leur droit de disposer de leur propre corps, en pensant à la centaine de sages-femmes qui, « hors la loi », accompagnent les accouchement à domicile et subissent les maltraitances du système.

Car nous sommes hors la loi, depuis que les assurances en responsabilité civile professionnelle sont obligatoires.

  

En effet, personne n'accepte de nous assurer ou alors à des prix prohibitifs (25000 € par an). Sachez que nos consoeurs européennes s'assurent pour des montants variant de 250€ à 3000€ par an. Car si nos voisins ont développés des politiques de santé intégrant l'accouchement à domicile, c'est certes au vue des résultats positifs de cette pratique, mais aussi car l'AAD est pourvoyeur de grandes économies (au minimum 2000€ par naissance).

Nous pourrions appliquer la règle d'obligation d'assurance aux juges : les erreurs de justice,  actuellement dédommagées par l'état, leurs seraient imputables, et à ce titre ils devraient s'assurer avec une prime égale à leur salaire annuel... Et aux députés par rapport aux lois qu'ils votent ...

 

Mesdames et Messieurs, membres des conseils de l'ordre des sages-femmes, nous vous assurons de notre volonté et ténacité à obtenir une assurance compatible avec l'économie de notre métier. En attendant, je vous sollicite pour reconsidérer votre position sur l'accouchement à domicile, en vous basant sur les études disponibles et sur nos résultats que nous sommes prêt(e)s à partager. Peut-être même pourriez-vous nous soutenir dans nos démarches. Car sans garantie de votre part, qui osera continuer à exercer son métier au risque de se retrouver devant un juge et de perdre son droit de travailler. C'est une pratique ancestrale qui finirait par disparaître.

 

Cécile Bachelot, Sage-femme

 

 

*Bibliographie (non exhaustive) relative à l'accouchement à domicile

Patricia A. Janssen PhD, Lee Saxell MA, Lesley A. Page PhD, Michael C. Klein MD, Robert M. Liston MD, Shoo K. Lee MBBS PhD ; Outcomes of planned home birth with registered midwife versus planned hospital birth with midwife or physician ; CMAJ, 2009

Helen McLachlan PhD, Della Forster PhD ; The safety of home birth: Is the evidence good enough? ; CMAJ, 2009

Kenneth C Johnson, Betty-Anne Daviss ; Les résultats des accouchement à domicile planifiés avec des sages-femmes professionnelles certifiées : grande étude prospective en Amérique du Nord ; BMJ, 2005

Cathy-Anne PIREYN-PIETTE ; Accouchement à domicile : risque ou modèle ; mémoire pour le diplôme d’état de sage-femme ; faculté de médecine de Strasbourg, 2005

Mathilde MUNIER ; accompagnement global avec accouchement a domicile en France de 1997 a 2001 ; Mémoire pour le diplôme d’état de sage-femme , 2005

DUPUIS O. et col, 2002, Accouchement à domicile : opinion des femmes françaises et risque périnatal. Résultats de l’enquête DOM 2000, Gynécol Obstét Fertil, 30, pp.677-683.

HARRIS G, juin 2000, Home birth and independent midwifery, Australian College of Midwives Incorporated Journal,13(2), pp.10-16.

DREYFUS M, TISSIER I. Le lieu d’accouchement – constat et données scientifiques. 29è journées de la société française de médecine périnatale – Ed Arnette- 1999

« L’obstétrique aux pays bas », les dossiers de l’obstétrique, 1999, n°271.

THEAU A, L’accouchement à domicile a-t-il sa place dans le système obstétricale français actuel ; Thèse de médecine, Montpellier 1, 1998

CHAMBERLAIN G, WRAIGHT A, CROWLEY P, Home Births – The report of the 1994 confidential enquiry by the national Birthday Trust fund. Parthenon Publishing, 1997

OLSEN O., 1997, Meta-analysis of the safety of home birth, Birth, 24, pp.4-13.

OLSEN 0., 1997, Home versus hospital birth, Cochrane Library, issue 1, Oxford : Update Software, art n°CD000352.

ACKERMAN-LIEBRICH U., VOEGELI U. et al., 1996, Home versus hospital deliveries: follow-up study of matched pairs for procedures and outcomes, Br Med J, 313, pp.1313-1318.

ANDERSON RE, MURPHY PA : outcomes of 11788 planned home births attended by certified nurse midwives . Jal of nurse midwifery ; dec 1995, pp 483-492

JEANVOINE C., 27-28 octobre 1994, Accouchement à domicile en Lorraine (Nancy), expérience de sagefemme libérale pratiquant un accompagnement global de la naissance, XXIVèmes Journées de la Société Française de Médecine Périnatale à Vittel.

JEANVOINE C. , 1993, Accompagnement global de la naissance, entretiens de BICHAT, pp. 43-47.

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 16:20

 

 

A VOUS TOUS

QUI SOUTENEZ MARIE-LINE PERARNAUD,

ET TOUTES LES AUTRES SAGES-FEMMES

QUI PRATIQUENT LES ACCOUCHEMENTS A DOMICILE

Le Conseil d'Etat ayant refusé, sans le motiver, de renvoyer le dossier devant le Conseil Constitutionnel, nous arrivons à un moment charnière, qu'il nous faut passer avec succès et votre présence à tous est nécessaire.
En défendant la cause de Marie-Line PERARNAUD, nous défendons :

- le droit à l'accouchement à domicile en toute sécurité pour les parents et les sages-femmes avec une assurance,

- les maisons de naissances libres extra hospitalières,

- la base de l'humanité avec une grossesse et une naissance physiologique.

Nos amies à l'étranger ont vécu également cette étape : certains groupes de pression veulent garder la main sur les femmes et les sages-femmes. Cette tentative a échoué ailleurs parce que les groupes de femmes et de sages-femmes se sont mobilisés contre cette volonté de contrôle du corps des femmes par le biais des sages-femmes.

Ne nous voilons pas la face !

Depuis que le comité de soutien existe, tous les témoignages reçus révèlent combien les femmes et les sages-femmes souffrent et sont terrorisées dès lors qu'elles font des demandes et tentent de relever la tête. L'analyse de ces courriers converge :

- défendre les sages-femmes qui pratiquent les accouchements à domicile,

- exiger une assurance concurrentielle en responsabilité civile

- obtenir l'ouverture de maisons de naissance extra hospitalières

participent du même combat : l'autonomie des femmes et des sages-femmes.

ETRE DES PIONNERES DEMANDENT DE L'ENERGIE ET DU COURAGE

NE NOUS LAISSONS PAS MANIPULER, QUITTONS LA TERREUR !

FEMMES, SAGES-FEMMES : DEBOUT !

Rejoignez-nous le lundi 22 novembre 2010 à 10 h
au Conseil National de l'Ordre des Sages-femmes, 168, rue de Grenelle, 75007, Paris ( escalier D, 1er étage), 75007 Paris,
Métro : La Tour-Maubour.

et signez les pétitions que vous n'avez pas encore signée :

En faveur d'une assurance professionnelle pour les sages-femmes pratiquant les accouchements à domicile :
http://www.mesopinions.com/Pour-l-assurance-professionnelle-des-sages-femmes-pratiquant-les-accouchements-a-domicile-petition-petitions-05ce3fc86082b925286234d02c54f847.html

En faveur des maisons de naissance extra-hospitalières :
http://www.mesopinions.com/Pour-que-les-maisons-de-naissance-extrahospitalieres-soient-projet-experimental-pour-2011-petition-petitions-d69d7f92860bc558949021c2256a0b16.html

En soutien d'Elisabeth Lathuille, sage-femme pratiquant les accouchements à domicile :
http://www.mesopinions.com/Soutien-%C3%A0-une-sage-femme-accompagnant-des-accouchements-%C3%A0-domicile--aad--petition-petitions-1ef527e7493a565802e72e16870be24b.html

Comité de soutien de Marie-Line PERARNAUD
13 rue de Rouen, 64140 BILLERE
http://comitedesoutienperarnaudml.jimdo.com

 comitedesoutien.perarnaudml@voila.fr

 

 

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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 11:03

 

 

L'accouchement à domicile est légal mais les sages-femmes le pratiquant ne peuvent pas s'assurer par refus des compagnies d'assurance ou, lorsque cela est possible, le montant des cotisations est prohibitif.

De nombreuses sages femmes arrêtent leur activité ou ne s'installent pas faute de pouvoir satisfaire à cette obligation d'assurance.


Aidez-nous en signant la pétition !!!


Une pétition :

 Pour l'assurance professionnelle des sages-femmes pratiquant les accouchements à domicile

Merci

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 17:10

Soutien à une sage-femme accompagnant des accouchements à domicile (aad)

Pétition créée le 25/10/2010
Organisée par : 


Soutenir cette action : signer la pétition

A l'attention de conseil de l'ordre des sages-femmes

Nous, parents, faisons cette pétition pour soutenir Elisabeth Lathuille sage-femme libérale dans le 74 qui accompagne des accouchements à domicile (AAD) et en plateau technique au centre hospitalier d’Annecy et bien que connaisseuse de l’art de l’accouchement physiologique, serait plutôt une bonne fée comme bon nombre d’entre elle.

En 2010, la sécurité sociale a fait une enquête. Son objectif était, selon ce qui nous a été dit, de connaître ses activités et de réfléchir à une prise en charge des mères en retour précoce à domicile par des sages-femmes libérales…

Cette enquête se solde, pour elle, par un redressement financier en partie injustifié (refus de prendre en compte les cotations des visites après naissance pour les AAD, frais de déplacement non pris en charge par la sécu) et par un dépôt de plainte du conseil de l’ordre des sages-femmes notamment pour défaut d’assurance !

En ce qui concerne la sécurité sociale, Elisabeth doit rembourser 8000 €. Elle a déposé un recours amiable mais si celui-ci est refusé, elle va devoir faire un recours juridique, payer un avocat et faire valoir le droit à une juste cotation pour elle-même, ses pairs mais aussi pour nous !

En ce qui concerne la plainte du conseil de l’ordre, pour se défendre, elle va devoir payer un avocat et expliquer pourquoi elle ne peut pas payer 25.000 € d’assurance par an ! Heureusement l’Union National Syndicale des Sages-femmes (UNSSF) la soutient sur ce sujet.

Elle risque cependant un blâme, une suspension provisoire voir définitive et 45.000 € d’amende.

Nous, parents, sommes les premiers concernés par ce qui lui est reproché :
- L’assurance prohibitive pour les sages-femmes entraînera l’impossibilité d’accoucher à domicile
- Nous ne pourrons plus choisir en toute liberté le lieu de naissance de nos futurs enfants !
- Nous devons soit payer de notre poche les visites post-natales habituellement prises en charge par le régime social, soit assumer des dépassements d’honoraires très élevés que les sages-femmes doivent pratiquer si elles veulent continuer à vivre de l’accouchement à domicile.

Ce qu’il faut savoir :
- Une sage-femme, pratiquant des AAD, est payée une misère. Soit un forfait de 312.70 € qui comprend la disponibilité nuit et jour de la sage-femme à compter du 8ème mois, l’accouchement en lui-même, les heures de travail avec la femme qui accouche (6 à 12 heures) et une semaine de surveillance mère et enfant à domicile (visites post-natales). En comparaison, les visites post-natales d’une femme qui accouche à l’hôpital et rentre à la maison de façon précoce, sont remboursées systématiquement.

Savez-vous combien coûte un accouchement dans le système hospitalier et/ou privé ? Il faut compter au minimum le forfait accouchement de 312.70 € plus 860 € par jour auquel se rajoute encore tous les actes supplémentaires (péridurale, dépassement d'honoraire…)

- Le montant de l’assurance d’une sage-femme pour l’accompagnement d’accouchements à domicile est exorbitant et aucune sage-femme en France n’est assurée.

C’est une véritable « chasse aux sorcières » sachant que de nombreuses sages-femmes sont dans ce cas, harcelées, condamnées et finissent par baisser les bras et ne plus exercer pour les accouchements à domicile.

Pour soutenir Elisabeth ;
Pour la reconnaissance du travail des sages-femmes qui pratiquent des accouchements à domicile pour des grossesses à bas risques ;
Pour que les sages-femmes puissent avoir une assurance et une rémunération digne ;
Pour que les parents aient un libre choix de naissance sans surcoût ;

Signez la pétition !
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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 21:40


Marie‐Line PERARNAUD est sage-femme libérale.
Elle pratique l’accouchement à domicile depuis 1993. Suite à la naissance d’un bébé mort-né en 1999, une procédure en correctionnelle menée par le Tribunal de Grande Instance de Bayonne s’est conclue en 2002 par une relaxe au pénal.

En 2004, la famille a déposé plainte devant le Conseil de l’Ordre Départemental des Sages-femmes. La plainte a été reçue et l’audience devant le Conseil Régional, conseil disciplinaire, s’est tenue le 17 septembre 2009.
Le Conseil Régional a prononcé la radiation de Marie-Line PERARNAUD .

Un comité de soutien, constitué en association loi 1901, s'est reformé et se joint à l’avocate de Marie-Line PERARNAUD afin de solliciter un maximum de signatures pour une pétition en faveur de son entière réhabilitation.
 

Voici les coordonnées de la pétition en ligne:  ICI

petition-1.gif

Conserver à Marie-Line son droit d’exercice offrira aux futurs parents la possibilité de bénéficier de sa compétence et de son expérience exceptionnelle de sage-femme à domicile.

Les délais en appel sont très courts.

Merci de faire suivre à vos réseaux respectifs pour avoir le maximum de signature avant le 30 janvier 2010.

Cette pétition a été demandée par son avocat qui plaidera en appel à Paris.
Merci de votre participation.

Le comité de soutien
13 rue de Rouen 64140 Billère
06 32 76 18 76
un site internet est en cours de création consultez
http://comitedesoutienperarnaudml.jimdo.com/

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14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 22:19

Dr. Bernard Maria, Gynécologue Obstétricien, Chef de Service de la maternité de Villeneuve St Georges dans le Val de Marne est interviewé par Virginie Bétille pour le site de l’émission "Les Maternelles" de France5 sur la pratique de l’accouchement à domicile.

http://les-maternelles.france5.fr/index-fr.php?page=dossiers&dossier=1534&article=5831

Permettre aux femmes de se réapproprier la naissance

Le docteur Bernard Maria est gynécologue-obstétricien, chef de service de la maternité de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val de Marne, considère que l’accouchement à domicile devrait faire partie des choix proposés aux femmes enceintes, en France.


Vous avez pris position en faveur de l’accouchement à domicile, pourquoi ?


Dr Bernard Maria :
L’enseignement, les habitudes professionnelles et les pressions médico-légales ont imposé un modèle de surveillance périnatale inscrit dans le système de santé. Mais ce modèle ne satisfait plus les patientes, les sages-femmes et beaucoup d’entre nous.

Je pense, avec un certain nombre de mes collègues gynécologues-obstétriciens, que l’accouchement à domicile est une question de liberté pour les femmes. C’est un choix qui devrait être admis et proposé aux femmes dont la grossesse est normale, c’est-à-dire l’immense majorité d’entre elles.

Cette prise de position résulte aussi des "remontées d’informations" que nous avons sur une certaine insatisfaction des femmes au sujet de leur suivi de grossesse, de l’accouchement et des suites de couches ("hypertechnicisation" de l’accouchement, systématisation des gestes comme l’épisiotomie...).

Enfin, une réflexion sur notre façon, à nous, en France, d’envisager la grossesse : très schématiquement, la grossesse est suivie comme un événement a priori pathologique et non physiologique. Ce qui n’a pas lieu d’être. Cela occasionne un certain nombre de réflexes ou d’interventions techniques au moment de l’accouchement qui, effectivement, reconnaissons-le, n’ont pas toujours lieu d’être (position gynécologique pour l’accouchement, épisiotomies...).


La surmédicalisation de l’accouchement est-elle réelle en France ?


Dr B. M. :
Oui. Il y a chez nous une médicalisation des grossesses qui s’est faite au détriment d’un accompagnement humain, ce qui a généré bien des angoisses et a fait perdre aux femmes le peu de confiance qu’elles ont en elles. Or, la grossesse et l’accouchement sont des moments physiologiques se déroulant sans complication dans un grand nombre de cas, mais qui sont, pour les femmes, des bouleversements dans leur vie.

L’accouchement est un moment unique qui n’appartient qu’aux femmes, et que nous devrions mieux respecter.


Pourquoi continue-t-on d’agir ainsi, de médicaliser les accouchements ?


Dr B. M. :
En raison du postulat qui affirme que tout accouchement présente des risques imprévisibles imposant, pour y faire face, que tous les moyens humains et techniques soient à disposition. C’est un postulat. Nous avons tous été élevés sous ce principe et nous nous sommes évertués à l’appliquer consciencieusement.

Ailleurs, aux Pays-Bas, par exemple, le postulat de départ est qu’une grossesse est physiologique et va donc bien se passer, sauf avis contraire... Le postulat est inversé, les logiques de suivi de grossesse et de modalités d’accouchement sont inversées aussi.


L’accouchement à domicile est-il plus dangereux qu’à l’hôpital ?


Dr B. M. :
Non, si on respecte rigoureusement des conditions de sécurité clairement définies, comme aux Pays-Bas. Là-bas, la prise en charge des grossesses à bas risque et des accouchements à domicile par les sages-femmes est en place depuis longtemps, avec des résultats périnatals favorables. Une grossesse est alors considérée physiologique en l’absence d’antécédents ou de pathologies répertoriées dans une liste nationale validée par tous les professionnels et les autorités.

Les sages-femmes sélectionnent ainsi les patientes devant être prises en charge à l’hôpital et celles qu’elles peuvent suivre à domicile. Lors de l’accouchement, elles doivent repérer toute anomalie qui devrait imposer un transfert à l’hôpital.

Mais, surtout, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne ou en Scandinavie, la pratique des accouchements à domicile est régulièrement évaluée pour vérifier l’absence de complications, la satisfaction des patientes et le respect des bonnes pratiques professionnelles des sages-femmes qui accompagnent ces accouchements à domicile. D’évidence, dans ces pays européens, personne ne conteste la possibilité d’accoucher à domicile dans ces conditions.


Pensez-vous que les pratiques vont évoluer dans le bon sens ?


Dr B. M. :
En juin 2003, se sont tenus les Etats généraux de la naissance, qui rassemblaient sages-femmes et gynécologues-obstétriciens.

Les conclusions de ce rassemblement sont claires : comme dans bien d’autres pays, il faut admettre que l’on peut repérer les risques au cours de la grossesse et que l’on peut prendre en charge différemment les grossesses normales.

Il faut modifier nos pratiques pour n’appliquer que des soins efficaces. La médicalisation des grossesses et des accouchements est excessive, coûteuse et parfois délétère. Les soins non justifiés témoignent d’une communication insuffisante et d’un manque de respect des patientes.

Il faut accepter les accouchements à domicile et autoriser la création de maisons et de centres de naissance (confiés aux sages-femmes, dont le métier est de suivre les grossesses physiologiques).


Ces conclusions ont été reprises pour l’essentiel, au dernier trimestre 2003, dans un rapport demandé par le ministre de la Santé, qui a donc désormais connaissance de tout cela.

Hélas, toutes ces bonnes intentions n’ont pas été suivies d’effet en 2006. Nous attendons toujours les autorisations des maisons de naissance, l’accouchement à domicile reste confidentiel et les sages-femmes qui le pratiquent ne peuvent toujours pas être assurées.

Tout au plus, peut-on observer une meilleure écoute des patientes dans certaines maternités qui développent des pratiques obstétricales nouvelles (mobilisation et multiplicité des positions d’accouchement) et qui s’intéressent à l’allaitement maternel et à l’accueil des nouveau-nés.

Nous pouvons nous améliorer sur le terrain mais les responsabilités doivent être prises à tous les niveaux.


Propos recueillis par Virginie Bétille.



Source: L’accouchement à domicile en France ( France 5)
               http://les-maternelles.france5.fr/index-fr.php?page=dossiers&dossier=1534&article=5830

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