Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Naître Chez Soi
  • : Ce site est la vitrine du collectif Naître Chez Soi qui défend la liberté d'enfanter à domicile en Fance, accompagné par le professionnel de santé de votre choix.
  • Contact

Rechercher

28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 14:04

Naissance le 15 octobre 2007


Mercredi

11h : mal au bas du ventre. Serait-ce une contraction ? L'excitation commence à monter. Est-ce que ça serait le grand jour ? La suivante est 20 minutes plus tard. Chouette, ça commence !! Je dis à mon fils aîné que j'ai des contractions. Il sait ce que c'est, je lui avais expliqué avant qu'une contraction c'est quand le ventre se serre très fort pour aider le bébé à sortir.

Pour l'instant les contractions ne sont que toutes les 15/20 minutes. Elles sont faciles à prendre, ne durent que quelques secondes, et je n'ai même pas besoin de me mettre dans une position particulière pour les supporter.

Je continue à faire tout ce que j'aurais voulu ou prévu de faire avant la naissance : épilation, ménage, lessives et pliage de linge, rangement... etc...

Sur le créneau de midi, j'appelle mon mari au boulot pour lui dire que je commence à avoir des contractions. Je dois le tenir au courant dans l'après-midi.

Je continue à noter les heures des contractions, mais bizarre, elles restent toujours très éloignées toutes les 15/20 minutes, et très faciles à prendre.

Vers 16h, j'appelle Isabelle ma sage-femme qui viendra à la maison pour l'accouchement. Je lui dis ce qu'il se passe, je dois la rappeler vers 19h30/20h pour la tenir au courant.

Le reste de la journée continue, pas de changement, les contractions sont toujours aussi courtes, aussi espacées, et si peu douloureuses. Je commence à être déçue, zut, ça n'avance pas...

Mon mari rentre du boulot, du coup, on rediscute du prénom pour lequel on ne s'est pas encore décidé. Il passe une bonne partie de la soirée sur l'ordinateur, à faire des recherches sur les prénoms dans la liste « finale », et à regarder leur signification.

Pas de modification, les contractions sont toujours aussi éloignées et si courtes... J'appelle Isabelle pour la tenir au courant, elle me dit d'aller me coucher pas trop tard, que ça fera toujours ça de gagné si l'accouchement doit avoir lieu cette nuit.

Je couche mon fils aîné et avant d'aller nous aussi nous coucher, mon mari me prend en photo avec mon gros ventre (il ne l'avait pas encore fait de la grossesse...). Ensuite, on prépare tout ce qu'il faut si l'accouchement doit avoir lieu cette nuit (draps, couette pour après l'accouchement), et il fait un feu dans la cheminée pour que la cuisine soit bien chaude cette nuit.

Les contractions ne sont pas plus douloureuses qu'avant, toujours aussi espacées, on va se coucher....

Jeudi

Je me réveille en pleine forme, plus une seule contraction, j'ai bien dormi. Je suis un peu déçue, je pensais que l'accouchement aurait lieu cette nuit. Finalement, ça devait être un pré-travail. Au moins, ça nous aura permis de faire les derniers préparatifs et de choisir le prénom !

Lundi 15 octobre 2007

1h30 :

Je me réveille en pleine nuit, avec un mal de ventre. Chouette ! Enfin si c'est des « vraies » contractions... J'attends la suivante. 15 minutes plus tard, voilà une autre contraction. Elle dure plus longtemps que celles de mercredi, et fait un peu plus mal. Je reste encore une heure au lit, les contractions reviennent toutes les 10/15 minutes, je ne suis déjà plus très à l'aise allongée, il faut que je me lève. Je réveille mon mari et le préviens que c'est reparti, que les contractions durent plus longtemps et font plus mal que mercredi.

2h30 :

Du coup, il décide de se lever aussi, il va dans la cuisine, fait à nouveau un feu dans la cheminée, et puis finalement, retourne se reposer dans la banquette-lit qu'on a mis dans la cuisine. Les contractions font toujours aussi mal et sont assez longues, ça me rappelle vraiment les contractions que j'avais pour mon fils aîné, je suis super contente, c'est peut-être la bonne fois !! A chaque fois que j'ai une contraction, je vais noter l'heure, et en parallèle, je m'appuie penchée en avant sur les commodes Ikéa qu'on a dans la cuisine. Le temps passe, les contractions se rapprochent, elles doivent être toutes les 10 minutes, et surtout, elles sont régulières, c'est bon signe !

Je vais dans la salle de bains faire un peu de rangement (entre autres, les vêtements trop petits de mon fils aîné que je mets dans l'armoire), et je mets les vêtements pour le bébé dans la commode. Mine de rien, ça prend du temps de faire tout ça quand on s'arrête pour souffler à chaque contraction. Je les sens bien, mais en soufflant penchée en avant, ça va. Et puis, entre chaque contraction, on ne sent plus rien.

Je sens le bébé qui bouge, lui aussi doit se préparer à cette naissance ! C'est génial !
Paradoxalement, alors que les contractions font quand même mal, je suis super contente dès qu'il y en a une qui arrive, c'est notre bébé qui progresse doucement vers la sortie.

Je retourne dans la cuisine, mon mari somnole dans la banquette-lit. Je continue à trier quelques papiers et à faire du rangement. Le feu commence à chauffer dans la cheminée. J'essaie de prendre une contraction appuyée contre le haut de la cheminée, pensant que la chaleur du feu me ferait du bien au ventre, mais non, ça va pas du tout, c'est inconfortable, ça n'est pas à la bonne hauteur. Je retourne vers mes commodes pour les contractions suivantes. Je vais quelques fois aux toilettes, mais beaucoup moins que pour mon fils aîné. Je suis très concentrée.

J'ai remarqué dans la salle de bains que la chaleur de l'eau me faisait du bien au ventre, du coup je mets la bouilloire en marche et je prépare un saladier pour y verser l'eau. Quand je reviens de la salle de bains avec les lingettes Krama, mon mari s'est réveillé et me demande pourquoi j'ai mis de l'eau à bouillir. Je lui explique que ça sera pour mettre des lingettes avec de l'eau très chaude quand j'aurais des contractions. Je verse l'eau dans le saladier en attendant qu'elle refroidisse un peu.. En réalité, je n'aurais pas le temps de m'en servir.

Vers 6h du matin :

Je lui dis de mettre le poële en route, qu'il va falloir plus de chaleur que ce que peut fournir la cheminée. Il part dans le cellier chercher de l'essence et il le met en marche.

J'appelle Isabelle pour la prévenir que c'est reparti, que c'est régulier et que ça ressemble vraiment aux contractions que j'avais pour mon fils aîné, contrairement à celles de mercredi. Elle me dit de la prévenir quand je pense que j'aurais besoin d'elle. Je lui réponds que si ça fait comme pour mon fils aîné, elle arrivera trop tard, parce que je n'ai pas ressenti le besoin d'avoir quelqu'un pour m'aider à prendre la contraction. Elle me dit que je réfléchis trop. Je décide donc que je la préviendrais quand je pense qu'une heure plus tard, le bébé sera né, mais c'est difficile d'anticiper. Elle me dit de la rappeler quand j'ai besoin qu'elle vienne, même si c'est dans 5 minutes.

Elle me demande aussi si j'ai pris un bain. Je lui dis que non, que je ne suis pas quelqu'un qui aime trop rester dans l'eau. Elle me dit que ça n'est pas obligé, que c'est juste une suggestion. Mais en fait, je trouve que c'est une idée à essayer, après tout, c'est dommage d'avoir une si grande baignoire, un gros ballon d'eau chaude et de ne pas en profiter.

Je vais donc dans la salle de bains et commence à faire couler un bain chaud. Je me mets dedans le temps que la baignoire se remplisse. Bof, ça n'a pas l'air miraculeux pour prendre les contractions. Je me laisse porter par l'eau, mais en fait, je n'ai pas l'impression que ça fasse du bien pour les contractions. La contraction suivante, panique : y'a tellement d'eau que je flotte et du coup, le ventre est dans l'eau avec la contraction, et ça ne me soulage plus du tout. J'essaie de me débattre pour me mettre dans une position plus confortable (j'étais allongée sur le dos) mais pas facile avec un gros ventre en pleine contraction, je manque de boire la tasse. La contraction finie, je me moque intérieurement de moi, c'est bête d'avoir réagi comme ça ! Je vide un peu la baignoire et j'anticipe la contraction suivante : dès qu'elle commence j'ouvre le robinet d'eau pour faire couler l'eau très chaude sur le ventre le temps de la contraction. Ca, ça fait du bien.... Le temps passe vite en fait, et les contractions font vraiment mal, je ne peux pas me permettre de ne pas être bien concentrée, de bien souffler et de bien mettre de l'eau très chaude, sinon, j'ai l'impression de partir en mode « panique ». C'est très bizarre cette sensation de se faire submerger par la violence de la contraction, si je ne suis pas complètement centrée sur moi-même.

7h30 :

Cette sensation m'amène à me dire que le travail doit être bien avancé, que la fin de la dilatation ne doit plus être trop loin, qu'il serait temps d'appeler Isabelle, même si je suis bien tranquille toute seule ! Je demande à mon mari de m'amener le téléphone, et je l'appelle de ma baignoire. Elle me demande si elle a le temps de prendre une douche, je lui réponds que oui, qu'il serait bien qu'elle soit là entre 8h30 et 9h. J'entends mon mari qui va lever mon fils aîné, on a décidé qu'il irait à l'école comme d'habitude.

Je mets l'eau de plus en plus chaude, et puis finalement, j'en ai marre d'être dans l'eau. Je vide la baignoire et m'assoit sur le siège, en mettant de l'eau très chaude sur le ventre quand la contraction arrive. C'est pratique, comme l'intensité de la contraction va de très faible à forte pour revenir à faible, ça me laisse le temps de l'anticiper, de prendre le pommeau de douche et d'allumer l'eau.
Elles doivent maintenant être moins de toutes les 5 minutes mais je n'y fais plus attention.

8h15:

Mon mari et mon fils aîné arrivent dans la salle de bains pour se préparer. On explique à mon fils aîné ce qu'il se passe entre deux contractions, que quand il reviendra de l'école, il est possible que son petit frère soit né. Quand mon mari se rase, il tire de l'eau : terrible, je n'ai plus d'eau chaude, aïe la contraction assise !! Il me dit qu'il ne tire que de l'eau froide, donc que ça ne doit pas jouer sur mon eau chaude, que le ballon doit être vide depuis le temps que je tire de l'eau chaude... hum...

Je me sèche. A chaque contraction, je me mets à genoux dans la baignoire, les mains sur le rebord avec les bras bien tendus, le ventre dans le vide. Ca me fait penser aux contractions à la maison pour mon fils aîné, avant de partir pour la maternité, quand je devais atteindre la dilation maximum.
Chouette !! Mon fils aîné demande pourquoi je me mets comme ça, mais je ne suis pas capable de lui expliquer pendant, donc je lui dis quand la contraction est finie. Mon mari part pour l'emmener à l'école, ça va être plus calme parce que même s'ils n'étaient pas gênants, ce bruit m'empêchait de bien me concentrer.

8h45 :

Je me mets mon peignoir et entends mon mari qui parle avec quelqu'un. Isabelle a dû arriver. Il part emmener mon fils aîné à l'école et Isabelle vient me voir dans la salle de bains. Quand elle arrive, je suis à quatre pattes en peignoir dans la baignoire, en pleine contraction. Elle met simplement sa main sur le bas de mon dos, et attend la fin de la contraction pour parler.

Elle me demande comment ça va. Elle me propose de m'examiner si je le souhaite, je lui réponds que si elle en a besoin oui, sinon, je n'en ai pas besoin. Je préfère ne pas savoir à combien j'en suis, des fois que je ne serais qu'au tout début du travail (même si fondamentalement, je me doute que c'est déjà bien avancé). Par contre, elle écoute le coeur du bébé avec son appareil, tout va bien.

Au bout de plusieurs contractions, toujours dans la baignoire, elle me propose d'aller dans un lieu où je serais plus à l'aise. Elle a raison, ça sera mieux dans la cuisine. Le temps que je sorte de la baignoire, et que j'y aille, une autre contraction arrive, je me retrouve à genoux dans la salle, les bras tendus appuyé sur le canapé. L'incongruité de la position m'amuse a posteriori, mais c'est ça qui est génial quand on est bien à l'aise (comme à la maison), on prend vraiment les positions qui nous soulagent, même si cela a l'air complètement farfelu. La contraction s'arrête, je reprends mon trajet vers la cuisine. Je dis à Isabelle que je n'ai pas mal du tout au dos, toutes les contractions sont dans le ventre. Elle doit comprendre que sa main sur le bas de mon dos ne sert à rien car elle l'enlève.

Dernière ligne droite :

Dans la cuisine, le tabouret d'accouchement est déjà installé, devant la cheminée (comme nous l'avions prévu). Isabelle me propose de m'y mettre, si je le souhaite. Ok on va essayer. Mon mari se met derrière moi. Je ne trouve pas la position hyper confortable, moi j'ai envie de me pencher vers l'avant, il ne sert à rien derrière. Il se met devant. Il y a Isabelle à gauche, mon mari à droite. A chaque contraction, je me penche en avant, ils me maintiennent avec leurs mains. Je serre très fort leur bras, comme si je voulais envoyer l'énergie de la contraction vers eux. Mon mari me dira après que finalement, je ne serais pas si fort que ça. Entre chaque contraction, je me redresse, bois de l'eau. Il fait trop chaud et j'enlève mon peignoir.

A un moment, mon mari parle à Isabelle de son gel pour se laver les mains, ça m'énerve, ça me déconcentre. Heureusement, ils arrêtent tout de suite sans que je ne dise quoi que soit.

Ca va très vite, je commence à sentir que « ça pousse ». A chaque contraction, je ne fais rien à part souffler, je laisse tout doucement les tissus se détendre, c'est incroyable cette sensation.
Contrairement à l'accouchement de mon fils aîné où j'étais en position allongée, ça n'est pas inconfortable, je laisse mon corps s'ouvrir. J'encourage mentalement mon bébé : « vas-y, c'est bien », « doucement ». J'ai les yeux à moitié fermés, je visualise la contraction, la progression du bébé.

Isabelle me dit : « ne retiens rien »... Rigolo tout le sens qu'on peut mettre derrière cette phrase.,,

La contraction suivante, je sens que ça s'étire de plus en plus, de plus en plus. Je souffle et ne pousse surtout pas (pour que ça se détende tout doucement). Ca continue encore à s'étirer, mais c'est pas possible, je pense : « je vais exploser ! » (comme dans la chanson d'Anaïs :-) que mon fils aîné aimait beaucoup écouter ces dernières semaines !!). J'ai failli le dire à mon mari et Isabelle, mais immédiatement, je me raisonne, non, y'a pas de raison, c'est impossible, ça va passer naturellement.

L'instant d'après, je ne ressens plus cette sensation d'étirement maximum, je regarde entre mes jambes, la tête est sortie. C'est incroyable cette vision de la tête déjà sortie, alors que le reste du corps est encore à l'intérieur. La contraction se termine, il sortira à la contraction suivante.

Je sens que ça bouge à l'intérieur (ou à la sortie ?), je dis à Isabelle et à mon mari : « ne touchez à rien ». Mais en fait, Isabelle m'explique que c'est le bébé que je sens, il est en train d'effectuer sa rotation. C'était un bébé avec dos à droite, mais finalement, je n'ai pas du tout ressenti les contractions dans les reins.

Effectivement, à la contraction suivante, le corps du bébé glisse tout doucement hors de moi, et mon mari l'attrape sous les bras, puis me le tend. Je le prends immédiatement contre moi et on lui met une serviette pour le sécher, c'est incroyable comme c'est petit. Il se peletonne contre moi, il a toujours son cordon ombilical relié au placenta. Notre bébé est né !

Quelques instants plus tard, le cordon ombilical a cessé de battre, Isabelle le coupe. Elle tire tout doucement sur le cordon ombilical toujours attaché au placenta, pour l'inciter à le faire sortir. Il glisse d'un seul coup, c'est étrange comme sensation.

Pas de déchirure. Il n'y a quasiment pas de sang sur l'alèse jetable. Je n'ai pas vu quand la poche des eaux s'est percée, Isabelle nous a dit que le liquide amniotique a dû sortir en même temps que le bébé, sur les dernières contractions.

On profite tranquillement des premières minutes en peau-à-peau avec notre bébé, puis je me mets dans le lit. Isabelle effectue ensuite la première consultation, la pesée : 2,840 kg

Mon mari va chercher notre fils aîné à l'école, quand il revient, il est assez étonné de voir le bébé, il a l'air gauche, il ne sait pas trop quoi faire, vu qu'on lui dit de faire attention. Il l'appellera quelques temps : « le petit frère » ou « le bébé », comme on l'appelait pendant la grossesse. Quelques jours plus tard, il ira fièrement enterrer le placenta sous le chêne, avec son papa.



Partager cet article
Repost0

commentaires