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10 novembre 2007 6 10 /11 /novembre /2007 16:58
Récit de Julie

Récit de la naissance de Pierre-Alain…

Dimanche 4 novembre… je me réveille, je suis très fatiguée. Cette nuit j’ai ressenti quelques douleurs, mais pas des douleurs de contractions… bébé tu as remis ton dos à droite, et du coup, c’est mon dos à moi qui souffre… Enfin, rien ne me dit que ta naissance approche. Je suis vraiment fatiguée, j’ai l’impression d’avoir fait la fête hier ! En même temps c’est un peu vrai, c’était la fête hier, les 60 ans de ton papi, une réussite. Sauf que mamie n’était pas là, toujours à l’hôpital ! Et puis ta sœur nous en a fait une bonne ! Quand nous sommes rentrés papa s’est aperçu que la carte de canal Sat avait disparu, pas moyen de savoir où elle l’avait cachée ! « Elle est pas là la cat !!! elle est patie la cat !!! ». Papa était furieux, mais bon… il a fini par s’endormir ! Mais je suis contente que tu ne te sois pas décidé hier soir, parce que papa n’était vraiment pas d’humeur ! Le programme de la journée est vide (je déteste ça). Je vais donc aller voir maman à l’hôpital cet après midi. Enfin avant, je vais chercher la fameuse carte… on ne sait jamais ! Pas trouvé la carte. Papa a donc kidnappé celle de mamie… elle n’en a pas besoin là où elle est. Pendant la sieste de ta sœur, je décide de prendre un bon bain… c’est le moment de te parler. Comme je l’avais fait pour Michelle. Je suis bien, au calme… j’en profite donc pour te dire que maintenant tu peux venir. Ce n’est plus la peine d’attendre… Même si je suis très triste, ta mamie ne pourra pas être là pour ta naissance, je dois me faire une raison. Tu m’as laissé profiter de l’anniversaire de Papi. Maintenant, il faut que l’on se décide à se rencontrer pour de vrai… parce que si tu attends trop, tout va se compliquer. Tu as encore un peu de temps devant toi, c’est vrai. Mais je sens que tu grossis… et on m’a toujours parlé de 3,7 kg comme limite de poids. J’ai un bassin étroit… Puis, il y a ces 2 jours où Isabelle sera à l’assemblée générale des SF libérales. Et surtout en cas de dépassement de terme, tout devient plus compliqué… Et là bas à la maternité ils sauront me priver d’une naissance à la maison, avec cet antécédent de césarienne. Enfin… voilà, moi je suis prête et je t’attends.

Mamie va bien. Je lui montre quelques photos de la journée de la veille, et j’en profite pour lui demander de prendre mon gros ventre. Car quelque chose me dit que ce seront les dernières photos de toi, dans moi. Je rentre à la maison. Papa a profité de la télé, il est de bonne humeur. Michelle a fait ses 2-3 bêtises habituelles. Charlotte et Victor jouent à la WII. Nous dînons tous les 5. Charlotte me demande quand tu vas arriver… je lui dis de te suggérer de venir, ce qu’elle fait aussitôt. Et je lui dis, que moi aussi je te l’ai demandé. Puis nous nous couchons. Michelle tète, et s’endort rapidement… elle est crevée. Papa est en plein vol sur son ordi, on attend l’épisode de la nouvelle saison de l’une de nos séries préférés : « the Closer ». Et moi je suis devant mon ordi. J’écris 2-3 messages sur les forums ça et là… Dans un de mes mails, je précise à 2 amies, que je leur écrirai demain longuement, sauf si tu te décidais cette nuit justement. Et je discute sur MSN avec une copine. Je la quitte en plaisantant, je vais tenter de motiver papa pour une méthode de déclenchement à l’Italienne !

Il est presque 23 heures, et jusque là comme souvent le soir j’ai quelques contractions absolument pas douloureuses… Mais soudain il y en a une qui est bien plus forte que les autres…Ouch !!! Ah ben là pour le déclenchement à l’italienne, cela ne va pas être évident !!! Et un peu plus de 10 minutes après, une seconde aussi forte. C’est le grand jour ! j’en suis déjà convaincue. Par avance je m’étais posée sur le ballon ! Je le dis à papa : « C’est la deuxième grosse contraction que je ressens… et ça fait quand même très mal !!! Vais-je y arriver ? » Il me répond tout sourire ! « Tu veux qu’on aille à la maternité ? » Moi : Non mais ça ne va pas la tête !!!! Lui : Bon, ben alors je sommeille un peu, la nuit va être longue si je comprends bien… Moi : Ah non ! Mais je fais quoi moi ? J’appelle Isabelle ou pas ? J’ai eu 2 euh 3 contractions… elle va me prendre pour une idiote. Seulement je sais, je crois que c’est le début ! Mais si je n’appelle pas… Lui : Ah, ben c’est toi qui vois ! Moi : ok j’appelle. « Isabelle, je n’ai eu que 2-3 contractions mais c’est pour bientôt c’est certain. Je te rappelle pour te tenir au courant. » Il est 23H15 environ ! Et je me sens absolument ridicule d’avoir appelé après 3 contractions !!!! Je demande à papa de me faire couler un bain. Nous préparons le lit, et sortons le « matériel ». Michelle se réveille. Je fonce dans le bain. C’est agréable. Aussitôt une nouvelle contraction, toujours aussi intense. Michelle pleure, elle veut venir avec moi dans le bain. Nous décidons de la coucher avec Judith (notre fille au-pair). 23H30… je parle à papa. Tu sais, c’est sûr c’est pour ce soir. Et je sens, je crois que cela va aller très vite. Tu ne veux pas rappeler Isabelle pour lui dire de venir quand même ? Papa me tend le téléphone… (il est aussi gêné que moi !!!) Isabelle, finalement je me sentirais plus tranquille si tu viens maintenant. Quelque chose me dit que… « Ne t’inquiète pas Julie, je suis là pour cela. Je viens, tranquillement. » Je regarde mon téléphone, il est 23H33… elle sera là en théorie un peu avant 1H00. Et je me replonge dans mon bain. Je suis complètement détendue entre chaque contraction. Elles reviennent toutes les 8 minutes environ… enfin non toutes les 4 minutes, mais n’ont pas toutes la même intensité. Elles sont bien douloureuses, mais… je les gère parfaitement bien. Je m’assois à chaque fois, avec le jet dans mon dos qui me soulage… C’est parfait. Je suis heureuse. Je sens que cela va le faire. Je vais l’avoir mon accouchement à la maison. Papa de son côté tourne un peu en rond. Il est devant la télé. Ou dans la salle. Je lui parle de temps en temps, je ne sais pas trop quoi lui demander… je voudrais qu’il vienne avec moi, dans la salle de bain, mais je ne veux pas le déranger… je le sens un peu stressé. Je lui demande de l’eau, j’ai soif. Je lui dis, tu sais… c’est possible qu’il arrive trop vite. Il me répond que non, il n’a pas signé pour cela. Et qu’il appellera les pompiers dans ce cas. Je lui dis que non. On attendra Isabelle. Il est en fait assez angoissé. Mais moi… je suis très sereine au contraire. Je lui demande de prendre une photo ou deux. Il commence pendant une contraction… (je viens de la voir la photo… c’est qu’il n’est vraiment pas doué pour prendre les photos !!!). Et puis une seconde, je souris… Je suis vraiment bien. Je veux le rassurer. Papa me dit qu’il met de la musique. Mais je n’entends rien du tout ! C’est le film « the Wall » à la télé. Je tente de passer une nouvelle contraction dans une autre position, allongée sur la gauche, avec les jets dans le dos… l’horreur totale ! Non décidemment la position dans laquelle je suis le mieux, c’est bien assise, presque accroupie… c’était le cas pour Victor et Michelle aussi ! D’ailleurs, je pense de plus en plus, à faire comme pour eux… aller rejoindre mon endroit favori pour le travail, pas très glamour ! Les toilettes ! Je vérifie où j’en suis. C’est bien ce qui me semblait, cela avance vite on dirait. Pour Michelle j’étais dilatée à 4, et 10 minutes après elle était née… là je le suis-je pense… J’essaie de me détendre, de ne pas trop visualiser à fond l’ouverture de mon col… de ralentir les choses. Mais, je ne peux pas rester dans le bain… qu’est-ce qui va se passer si bébé arrive dans l’eau ?

J’appelle papa. Il me donne mon peignoir, m’accompagne aux toilettes. Je lui demande une chaise pour surélever mes jambes, et un oreiller pour mon dos. Je n’ai plus d’horloge, je ne sais plus la fréquence des contractions. Je suis bien sur les toilettes. C’est douloureux, mais je gère parfaitement bien. Papa, vient me voir régulièrement, et je le sens inquiet… à chaque fois je ne peux pas lui parler, je suis en pleine contraction, c’est que cela semble aller de plus en plus vite… Il me dit je guette les phares. Je lui dis de ne pas s’inquiéter. Apparemment il est minuit et demi, cela fait 1 heure que nous l’avons appelée. Dans 20 minutes, enfin à 1h au plus tard, elle sera là ! Même si bébé arrive très vite, ça va le faire. Je vérifie où j’en suis. C’est impressionnant. Je sens la poche bombée, et… mon col est ouvert, tellement ouvert que je ne peux pas savoir à combien. Puis papa, me dit… elle arrive. Il semble tellement soulagé ! Il est effectivement presque 1 heure. Je l’entends parler à Isabelle. Cela se passe ici, lui dit-il en l’emmenant devant les toilettes ! Une contraction. Je sens une main me caresser le haut du dos, et quelqu’un qui souffle avec moi. Ils discutent. Isabelle me propose le siège d’accouchement, enfin si je le souhaite… je peux évidemment rester sur les toilettes, c’est moi qui décide. Je lui dis que je veux bien le siège. Elle l’installe. Je demande à papa de s’assoir derrière moi, c’est ta place ici… tu ne me quittes plus maintenant tu me soutiens. Isabelle lui donne des coussins. En fait on n’a pas choisi le bon sens pour mettre le siège. Papa n’a pas d’appui dans le dos. Il ne semble pas très à l’aise ! Isabelle part s’habiller. Les contractions sont là, j’ai mal, mais ce que je suis bien dans les bras de papa. C’est justement ça que j’attendais particulièrement, vivre ta naissance dans les bras de papa… je me sens tellement forte avec lui ! Bon… papa n’est pas très bien visiblement ! Je lui propose de changer le siège de position, mais pas tout de suite, ce n’est pas le moment. Isabelle me propose de poser mes pieds sur ses cuisses pour surélever mes jambes, parce que c’est comme ça que je me sens le mieux. Pauvre Isabelle, je l’écrase à chaque contraction ! Isabelle prend ma tension, écoute le cœur de bébé. C’est parfait. Elle me demande si je veux qu’elle m’examine, je dis oui… non, enfin, je ne sais pas… Elle me dit, tu sens très bien où tu en es en fait ! Je lui réponds que oui, je pense que c’est presque fini ! Karl… on ne va pas changer le siège. C’est trop tard ! Bébé arrive ! Elle me propose de mettre ma main : tu sens ton bébé ? C’est géant ! Je ressens l’envie de pousser. Isabelle me demande si elle peut masser mon périnée avec de l’huile. Oh oui, je veux bien. Elle écoute le cœur de bébé. J’ai envie de pousser… c’est douloureux. Isabelle me dit, que c’est la poche qui sort. Elle a un miroir et me propose de regarder… La poche, c’est fou…, ça fait comme un ballon… Je sais qu’il me faut attendre encore un peu pour enfin voir bébé. Je suis tellement impatiente. Je demande à Isabelle, cela va être encore long maintenant ? Je suis impatiente, et j’ai mal aussi… J’essaie de me détendre… il le faut pour que tu puisses naître dans les meilleures conditions. J’ai tellement conscience que c’est maintenant … il faut que je m’ouvre complètement pour te laisser passer. J’essaie de me concentrer, et de rassembler toutes mes forces. Je dois attendre encore, je veux qu’elle arrive cette contraction, celle qui nous permettra de nous rencontrer. Et la voilà ! C’est terrible, extraordinaire, je pousse, je souffle, maintenant je crie, doucement… j’en ai besoin ! Isabelle m’aide… je pousse, je pousse… Nous y sommes presque… Ta tête vient, puis ton petit corps. Te voilà ! Tu es dans mes bras… et tu pleures tellement. Je suis émerveillée. Papa demande à Isabelle, mais au fait ? C’est un garçon, une fille ? Isabelle, nous laisse découvrir… Je souris, je me suis encore trompée… tu es un magnifique petit garçon, Pierre-Alain ! Isabelle, me dit alors que tu es né coiffé, avec la poche des eaux ! Je suis toute heureuse… Il parait que cela porte bonheur ! J’essaie de te mettre au sein. Mais tu ne veux pas pour le moment, tu pleures… Avec papa, on te regarde. Tu sembles tellement différent de tes sœurs et de ton frère. Ta bouche… tu es tout fin. Isabelle nous demande qui veut couper le cordon, il ne bat plus… Papa me propose de le faire, car il l’a toujours fait, cette fois, cela sera moi ! Le placenta vient déjà. Tout est parfait. Je suis toute tremblante. Tu es né à 1H15… environ : 2 heures après la première contraction. Je regagne notre lit. Tu ne tètes toujours pas, Isabelle te pèse. 3,650 kg, nous sommes surpris ! On m’avait dit que tu étais un petit bébé. A nouveau dans mes bras, tu tètes enfin. Tu te débrouilles tellement bien déjà. Isabelle repartira 2 heures après ta naissance comme prévu. Tout est parfait. Après vérification, mon périnée est intact, mon utérus reprend déjà sa place… et toi tu continues de téter. Nous sommes maintenant tous les 3 dans notre lit. Demain Michelle viendra nous rejoindre d’abord… toute étonnée, émerveillée. Puis cela sera le tour de Victor et Charlotte, qui seront très heureux d’avoir enfin à la maison leur petit frère ! Exactement comme je l’avais souhaité, imaginé, et rêvé ! Je suis encore toute émue, un peu triste que cela soit déjà fini. Fière que nous ayons réussi. Tellement reconnaissante envers ton papa qui a accepté mon projet de naissance à la maison, alors que c’était une telle angoisse, une telle folie pour lui au départ… C’était son cadeau pour mes 32 ans, le plus beau des cadeaux ! Et nous sommes allés au bout, de la plus belle des façons. Je ne pense pas que papa, sache à quel point je suis comblée et heureuse de cette preuve d’amour qu’il m’a faite… Je crois que je ne pourrais jamais le remercier à la hauteur de ce que je ressens…

Voilà mon ventre quelques heures avant la naissance, et les 2 premières photos de Pierre-Alain.

Puis Pierre-Alain le lendemain matin, les 2 premières, les suivantes avec les grands… et « mes 2 bébés au sein »


                                      



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